Le Baraza la Wazee, une structure regroupant quelques communautés du Nord-Kivu, désapprouve les résultats provisoires des législatives de 2011 du territoire de Masisi, publiés mardi 2 octobre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Cette structure du Nord-Kivu ne croit pas qu’une seule communauté pourrait, à elle seule, obtenir cinq sièges sur les sept que compte le territoire de Masisi.
«Nous sommes en train de vivre un cauchemar politique et nous disons que tout ce que va connaitre la population de Masisi sera sous la responsabilité de la Cour suprême de justice et la Ceni», a déclaré un membre de Baraza la Wazee, Alphonse Lubuya.
D’autres notables de la province du Nord-Kivu minimisent l’affaire et appellent les candidats lésés à déposer leurs recours à la Cour suprême de justice (CSJ).
De son côté, Ayobangira Samvura, un candidat de Masisi proclamé élu mardi par la Ceni se dit satisfait de ces résultats :
«Ce n’était pas le moment d’écarter Masisi où il y a des troubles. Je suis satisfait, ma base aussi et c’est le moment de s’atteler aux projets de développement».
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Daniel Ngoy Mulunda, a publié, mardi 2 octobre, les résultats provisoires de Masisi, au Nord-Kivu. Les résultats des législatives pour Masisi avaient été annulés par la Cour suprême de justice le 25 avril dernier à cause des irrégularités qui avaient émaillé le scrutin dans ce territoire. La Ceni s’était déclarée incapable de réorganiser l’élection dans cette circonscription comme le lui avait recommandé la Cour suprême de justice à cause de l’insécurité.
Le procureur général de la République avait demandé à la Cour suprême de justice d’interpréter son arrêt parce que la Ceni n’était toujours pas en mesure d’organiser l’élection à Masisi et que cette circonscription risquait de ne pas être représentée à l’Assemblée nationale. Les résultats publiés mardi ont été faits sur recommandation de la Cour suprême justice.
Selon la société civile locale, des irrégularités et des incidents avaient émaillé les opérations de vote du lundi 28 novembre dans presque tous les centres de vote du territoire de Masisi. Des militaires et des policiers avaient tiré des coups de feu pour disperser des électeurs, dont certains ont été passés à tabac.
Une situation « préméditée », Sur l’axe Kirolwire-Lubungu, la société civile avait rapporté également que des gens ont voté sans cartes d’électeur et à plusieurs reprises, y compris des militaires et des policiers.
Selon les mêmes sources, sur l’axe Muheso, le vote n’avait même pas eu lieu dans les localités de Kirumbu, Kimvuye, Buhero et au-delà, faute de bulletins et de matériels de vote.
A Muheso, la société civile avait signalé une rupture de stock de bulletins de vote dans au moins 4 centres lundi après-midi. Les électeurs ont été dispersés et leurs cartes ravies par les militaires des FARDC, indique la même source.
Dans la cité de Kitchanga, dans les centres de vote de Kitchanga, Buanda et Kihusha, des coups de feu auraient été tirés dans le but d’intimider les électeurs.
Des agents des bureaux de vote auraient même suivi certains électeurs dans les isoloirs pour les obliger à voter pour un candidat imposé. Et, le dépouillement des résultats s’était fait sans témoin.
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