Ituri: la non maîtrise du français baisse le niveau de l’enseignement, selon des chercheurs

Des élèves de 6ème primaire de Kinshasa posent le 08/06/2012, après le Test national de fin d’études primaires (Tenafep). Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le manque de maîtrise de la langue française à la fois par les enseignants et les élèves sont à la base de la baisse du niveau de l’enseignement primaire et secondaire en Ituri (Province Orientale). C’est ce qu’ont révélé, vendredi 5 octobre à l’occasion de la journée mondiale de l’enseignement, trois chercheurs de l’Institut supérieur pédagogique de Bunia (ISP/Bunia) après une enquête menée dans quelques écoles de ce district.

« Le véritable problème de l’enseignement congolais, c’est la non maîtrise  de la langue de transmission. A Entendre les élèves et même les étudiants, vous trouverez que la plupart d’entre eux ne maîtrisent pas le français qui est la langue de transmission. Et les enseignants eux mêmes semblent ne pas maîtriser la langue  française et ça fait un cercle vicieux de sorte que les enfants sont enseignés par ceux qui ne maîtrisent pas la langue française », a expliqué le chef de département de l’ISP/Bunia, Richa Banga, un des chercheurs.

Richa Banga dit l’avoir remarqué lorsqu’il a dirigé, de mai 2011 à mai 2012, le travail d’un finaliste de graduat en Français linguistique, intitulé «Evaluation de compréhension de l’emploi de l’imparfait, du passé composé et du plus-que-parfait en troisième secondaire: cas de quelques écoles dans la chefferie des Angal, en territoire de Mahagi ».

Selon ces experts, la dégradation du niveau de l’enseignement primaire et secondaire est aussi du aux conditions de travail des enseignements congolais en général.

Dans une déclaration jeudi 3 octobre, le syndicat des enseignants du Congo (Syeco) avait déclaré qu’un enseignant congolais touche 2.5 dollars par jour.

De son côté, l’Unicef promet d’appuyer le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) avec plus d’attention orientée vers les deux classes du primaire.

« Nous allons appuyer et travailler sur la qualité de l’éducation. Et nous allons particulièrement donner une grande attention aux premières années du primaire  parce qu’on sait que si le début est bien entamé ça se répercute  sur l’ensemble de la scolarité », a rassuré  la représentante de l’UNICEF en RDC, Barbara Bentien.

Les autorités de la division de l’ESPS/Province Orientale 2 et du Pool d’inspecteurs de l’Ituri ont reconnu cette baisse du niveau de l’enseignement dans ce district.

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