Dans les faits, la RDC est toujours sous embargo d’armes, selon Lambert Mende

Lambert Mende Omalanga, Ministre congolais de la Communication et des médias, lors d’une interview à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a reconnu, jeudi 29 novembre, que la RDC n’était plus juridiquement sous embargo d’armes depuis 2008. Mais, il a soutenu que dans les faits, le pays ne peut toujours pas acheter les armes auprès de ses «fournisseurs habituels». Il répondait au porte-parole de la Monusco qui avait déclaré mercredi dernier que la RDC n’était plus sous embargo d’armes, précisant que seuls les groupes armés étaient soumis à cette mesure.

« Le porte-parole de la Monusco a tout à fait raison lorsqu’il dit que depuis 2008, en principe, on a rayé la RDC de la liste d’entités qui ne peuvent pas acheter des armes. C’est juridiquement la réalité », a soutenu le porte-parole du gouvernement congolais.

Mais dans les faits, a-t-il ajouté, « nous ne pouvons pas acheter des armes à nos fournisseurs traditionnels qui sont spécialement des Occidentaux».

Selon Lambert Mende, ces fournisseurs sont soumis à une sorte de «code de bonne conduite » qui les rendrait réticents à vendre des armes à un pays qui a figuré sur la liste des pays soumis à un embargo.

« Les armes qu’on a vues au défilé militaire du 30 juin 2010-lors de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC- le peuple congolais les a payés parfois 10 fois plus cher que ne les paient ses voisins », a-t-il expliqué.

Pour démonter que la RDC n’était plus sous embargo, le porte parole civil de la Monusco s’était interrogé sur l’origine des armes présentées lors du défilé du 30 juin 2010.

« Nous avons vu des armes défilées ici sur le boulevard à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC. On ne fabrique pas d’armes au Congo. Elles ont été achetées quelque part », avait-il indiqué.

Pour Lambert Mende, « ce qui intéresse le peuple congolais, c’est ce qui se passe dans la réalité ».

« Sur le principe, il n’y a pas d’embargo, mais dans le fait il y a un embargo », a-t-il conclu.

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