RDC : la force internationale neutre sera intégrée dans la Monusco

Bunagana, Nord Kivu, le 16 mai 2012, le commandant de la brigade de la Force onusienne au Nord Kivu, Arinder Singh, arrive par hélico après les affrontements armés entre FARDC et les mutins qui ont occasionné la fuite de la population vers l’Ouganda voisin © MONUSCO/Sylvain Liechti

La force internationale neutre qui doit être déployée à la frontière entre la RDC et la Rwanda sera intégrée au sein de la Monusco. Le conseiller militaire du secrétaire général des Nations unies, le général Babacar Gaye, l’a déclaré à Radio Okapi, dimanche 13 janvier. Pour lui, l’intégration de cette force à la mission de l’Onu en RDC va permettre notamment de répondre à la question de son financement.

Le général Gaye revenait d’Addis-Abeba où il a participé à la réunion de ministres et chefs d’Etat major des pays des Grands lacs consacrée au déploiement de cette force.

« Ce que les Nations unies apportent c’est une solution à trois problèmes. Tout d’abord une solution du problème de financement de cette force puisqu’elle sera au sein de la Monusco. Nous apportons également une solution aux problèmes récurrents des violences à l’Est [de la RDC] », a expliqué l’officier onusien.

Cette force constituera une nouvelle brigade de la Monusco qui en compte déjà trois (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri). « Ce sera une brigade commandée par un général qui sera sous les ordres du commandant de la Force des Nations unies en RDC », précise le général Babacar Gaye, ajoutant que la nouvelle brigade aura des « tâches spécifiques et non équivoques en vue de stabiliser durablement la région ».

A en croire le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Ramtane Lamamra, qui a également pris part à la réunion d’Addis-Abeba, il est prévu une nouvelle résolution des Nations unies qui accorderait « un mandat renforcé, robuste » a la force internationale.

« Un mandat d’imposition de la paix et non pas de maintien de la paix, signifiant qu’il y aura un certain nombre d’objectifs exprimés très clairement et que dans la mesure où les dites tâches ne peuvent pas être accomplies pacifiquement, il sera fait recours à la violence légitime », a-t-il confié à RFI.

Interrogé au sujet de la constitution de cette force internationale, le général Babacar Gaye a affirmé que les Nations unies vont demander aux pays de la sous-région d’envoyer des soldats :

« Les organisations régionales avaient insisté sur l’indépendance, l’autonomie de la force internationale neutre. Nous ne sommes plus dans ce schéma. Nous sommes dans le schéma où les Nations unies approcheront les pays de la sous-région pour leur faire l’offre de venir constituer une brigade au sein de la Monusco. »

Pour lutter contre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, les pays des Grands lacs ont décidé en juillet 2012 du déploiement d’une force internationale neutre à la frontière entre la RDC et le Rwanda censée combattre notamment les rébellions du M23 et des FDLR. La RDC accuse son voisin rwandais de soutenir la rébellion du M23 qui sévit dans la province du Nord-Kivu depuis le mois de mai 2012.

Vous pouvez écoutez l’interview du Général Gaye à Radio Okapi:

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