La classe politique congolaise commente diversement l’accord de paix sur la RDC signé dimanche 24 février à Addis-Abeba (Ethiopie) par onze pays africains. La famille politique du président Joseph Kabila se réjouit de cet accord qui, selon elle, engage les pays voisins à soutenir le retour de la paix en de la RDC. Mais l’opposition émet certaines réserves.
Le député du PPRD, le parti présidentiel, François Nzekuyé a salué la signature de l’accord-cadre d’Addis Abeba signé sous l’égide des Nations unies. Il fait siennes les recommandations formulées dans cet accord au gouvernement congolais mais estime que la RDC doit s’impliquer davantage pour résoudre ses problèmes.
«Au niveau interne, nous devons continuer à renforcer la réforme de notre armée pour être prêts à toute éventualité. Nous ne sommes pas naïfs pour croire que cet accord donnera nécessairement du fruit. S’il donne du fruit, nous en serons contents. Et si l’accord ne donne pas du fruit, il faut que nous soyons capables de nous prendre en charge et nous défendre. Nous ne devons pas continuer à compter sur une communauté internationale qui est lente à réagir»
Pour sa part, Lumeya Dou Malegi, député du groupe des Libéraux démocrates chrétiens dirigé par l’opposant Mbusa Nyamwisi, a apprécié le fait que le texte ait été paraphé par onze chefs d’Etat africains, espérant «qu’ils vont respecter leurs signatures». Il a par ailleurs appelé à la mobilisation de toute la population congolaise pour que la paix dans l’Est du pays soit effective.
Lumeya Dou Malegi regrette cependant que le texte ne soit pas plus injonctif à l’égard des rebelles du M23 ou du Rwanda.
«Aucune sanction n’a été prise à l’endroit du M23 et du Rwanda (…) Les onze chefs d’Etat ne condamne pas la Rwanda, qui n’est pas cité dans l’accord», affirme-t-il.
Un rapport d’experts de l’Onu publié en 2012 cite le Rwanda et l’Ouganda comme soutiens extérieurs du M23. Dans son rapport présenté vendredi 22 février au conseil de sécurité, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon reconnaît que le M23 avait bénéficié d’un soutien extérieur pour prendre Goma en novembre dernier sans citer nommément un pays.
Les Forces acquises au changement (Fac), une autre plate-forme de l’opposition coordonnée par Martin Fayulu, qualifie cet accord-cadre de «sans objet». A la place, elle aurait souhaité voir une intervention militaire directe en RDC, comme au Mali, pour arrêter les violences et les tueries dans les zones meurtries de l’Est.
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