Les miliciens d’une sous branche des Maï-Maï du “colonel” Shetani et ceux du mouvement populaire d’autodéfense (MPA) se sont affrontés vendredi 1 mars à Nyongera, localité située à plus de 72 Km au Nord de Goma (Nord-Kivu). Le bilan des combats fait état d’une dizaine de morts, selon plusieurs sources concordantes. Nyogera est une position abandonnée par les rebelles du M23 dans la nuit du mercredi à jeudi 28 février dernier. Les deux groupes armés se disputent aussi la cité de Kiwandja d’ou le M23 s’est retiré jeudi matin.
Les Maï-Maï fidèles au “colonel” Shetani ont lancé l’assaut sur Nyongera tôt le matin. Ce campement du M23 était passé depuis jeudi 28 février sous l’occupation du mouvement populaire d’autodéfense (MPA).
Les combats ont fait dix morts. Il est difficile de déterminer à quel camp les victimes appartiennent car les deux groupes ne portent pas de tenus spécifiques, selon les sources locales.
Un officier du MPA dit n’avoir enregistré ni mort, ni blessé dans son camp. Il affirme avoir donné l’ordre à ses troupes de se retirer de cette zone pour éviter la poursuite des combats.
Le camp des miliciens Maï-Maï ne s’est pas exprimé sur ces affrontements.
Selon des sources locales, il est difficile pour le moment de dire qui contrôle Nyongera.
Entre temps, les mêmes sources indiquent que les deux groupes rebelles se disputent aussi le contrôle de la cité de Kiwandja, à près de 3 km de Nyogera, après le retrait des rebelles du M23. A Kiwandja, la présence des Maï-Maï du « colonel » Shetani et les éléments du mouvement populaire d’autodéfense intimide la population. Les activités sont paralysées depuis jeudi. Les commerces et les écoles n’ont pas fonctionné dans la matinée.
Les combats qui opposent les différents groupes armés dans le territoire de Rutshuru font naitre des tensions entre les communautés. Jean Luc Munto Kambali, député national élu de Rutshuru est persuadés que certaines personnes poussent la population à la haine ethnique. Il met en garde ces instigateurs qui s’exposent à des poursuites des instances judiciaires internationales. Ce député appelle également le gouvernement à intervenir au plus vite avec la Monusco pour sécuriser les populations.