Bunia: l’hôpital général enterre des prisonniers morts déposés dans sa morgue

Un détenu à la prison Munzenze de Goma.

Le médecin-directeur de l’hôpital général de référence de Bunia (Province Orientale), Jacques Sezabo, affirme que son institution a organisé, depuis janvier, l’inhumation de vingt quatre prisonniers décédés que l’administration pénitentiaire de cette cité est venue déposer à la morgue de l’hôpital. Dans un entretien accordé vendredi 5 avril à Radio Okapi, docteur Jacques Sezabo a indiqué que le rôle de son hôpital est de soigner les malades et non d’inhumer les morts.

Il a indiqué que ces cadavres dont la plupart ne sont pas identifié sont enterrés dans un endroit non approprié dans la concession de l’hôpital.

«Ce qui est grave, nous enterrons des inconnus amenés de la Prison centrale et déposés ici à l’hôpital. Nous, nous sommes obligés de débourser de l’argent pour enterrer ces corps dans un cimetière de l’hôpital réservé aux mort-nés», a déploré le docteur Jacques Sezabo.

Le procureur de la République près le parquet de grande instance du district de l’Ituri ne reconnait pas que tous les cadavres des inconnus que l’hôpital retrouve dans la morgue proviennent nécessairement de la prison centrale.

«Dans la prison, on ne peut pas retrouver un inconnu. Si, ce sont des inconnus, donc ils ne proviennent pas de la prison centrale. Je crois que ce sont des gens tués ailleurs à la cité et on les amène là bas. S’il arrivait qu’il y ait un inconnu qui était tué et qu’on amenait le corps à l’hôpital, le médecin doit s’adresser au chef de la cité qui doit chercher un cercueil et un lieu pour l’enterrer», s’est-il justifié.

Le chef de la cité de Bunia, de son côté, reconnait la présence de certains corps de détenus dans la morgue de l’hôpital général de référence. Il indique cependant qu’il ne revient pas à son administration de s’occuper de leur inhumation.

Il a renvoyé la balle aux autorités du gouvernement de la Province Orientale qui, selon lui, ont la charge de l’administration pénitentiaire.

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