RDC : la Monusco condamne la campagne du M23 contre sa brigade d’intervention

Col. Base, porte parole militaire de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les activités de propagande menées par le Mouvement du 23 mars ne pourront ni changer ni modifier les dispositions prises par l’Onu concernant le déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco, a affirmé le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC, le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse. Il réagissait mercredi 10 avril, au cours de la conférence de presse des Nations unies, à la campagne d’intoxication menée depuis quelques jours par le M23 contre cette force qui est chargée de neutraliser les groupes armés opérant en RDC.

Le porte-parole de la société civile a indiqué, mardi 9 avril, que le M23 a organisé la semaine passée une série de meetings populaires dans les localités que cette rébellion occupe, appelant la population locale à s’opposer au déploiement de cette Brigade.

Toujours selon la société civile, les rebelles ont appelé mercredi 10 avril la population de Nyiragongo à une marche contre le déploiement de cette force. Mais plusieurs personnes, des jeunes en majorité, ont refusé de participer à cette manifestation. Ces personnes ont trouvé refuge vers les localités de Kabagana et Kabuhanga, à la frontière entre la RDC et le Rwanda.  Ce qui aurait contraint les rebelles à annuler la marche.

« Je ne pense pas que les activités de propagande menées par le M23 puissent changer ou modifier les dispositions qui ont déjà été prises au niveau des Nations unies concernant le déploiement de cette force. Nous avons des objectifs bien précis que nous comptons quand même atteindre conformément à la résolution qui nous a été donnée », a déclaré le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.

La Monusco a dénoncé la stigmatisation de la brigade de la Monusco par le M23 qui l’accuse de vouloir créer l’insécurité au sein de la population du Kivu.

Pour le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse, la Brigade d’intervention sera déployée pour sécuriser aussi la population.

« La brigade d’intervention qui va être déployée en RDC fera partie intégrante de la Monusco. Et ce n’est pas parce qu’elle aura pour mission de neutraliser les groupes armés qu’elle a un mandat complètement différent, parce que dans cette mission, la préoccupation majeure c’est la protection des populations civiles qui reste d’actualité », a souligné le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.

Par ailleurs, le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse a insisté sur la mobilité de la brigade d’intervention de la Monusco.

« Aujourd’hui nous avons déjà un État-major réduit qui est entrain de travailler à Goma. La brigade d’intervention ne sera pas basée à Goma. Son état major pourrait être à Goma mais cette brigade doit mener des actions offensives de grande mobilité. Et dans son organigramme, elle a aussi bien des forces spéciales que d’autres forces qui auront pour mission d’aller traquer les groupes armés et les neutraliser », a-t-il poursuivi.

Le conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi 28 mars la résolution 2098 créant la Brigade d’intervention de la Monusco. Cette force, dotée des moyens offensifs, devra traquer les groupes armés dans la partie Est de la RDC.

Le M23 désapprouve l’envoi de cette force. Son chef politique, Bertrand Bisimwa, a récemment déclaré qu’en créant cette brigade, les Nations unies avaient levé une «option de la guerre».

Lire aussi sur radiookapi.net: