RDC: l’Assemblée nationale examine la motion contre Matata Ponyo ce lundi

Matata Ponyo Mapon, premier ministre de la RDC le 07/05/2012 au Palais du peuple à Kinshasa, lors de la présentation du programme de son gouvernement à l’Assemblée nationale. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La motion de défiance contre le Premier ministre Matata Ponyo, déposé le jeudi 11 avril au bureau de l’Assemblée nationale, va être débattue en principe ce lundi 15 avril en plénière. Cette motion est initiée par le député Jean-Baudouin Mayo Mambeke de l’opposition, qui reproche à Matata Ponyo de violer constamment la constitution, notamment par son interférence dans la justice.

Jean-Baudouin Mayo fait état des lettres que le Premier ministre a «adressées à Madame la ministre de la Justice demandant d’arrêter l’exécution d’un jugement rendu par le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe et de sanctionner les auteurs de cette procédure.» 

Le chef du Gouvernement aurait modifié et exécuté «à sa guise » la loi budgétaire, selon l’auteur de la motion, qui dénonce également  le non-respect de la loi relative aux marchés publics.

«Le Premier ministre a réfectionné sa résidence officielle et le bureau de la Primature au prix de plus ou moins 20 millions de dollars à la suite d’un marché de gré à gré», a-t-il avancé.

Matata Ponyo est accusé d’avoir tripatouillé les attributions des services publics, notamment en confiant au Bureau central de coordination (BCECO) les attributions dévolues à l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP).

Il aurait, selon les députés, asphyxié la Cour de comptes et l’Inspection générale des Finances au profit des audits privés.

Quant l’autre grief portant sur la mauvaise gestion et l’impunité, les députés en veulent à Matata pour plus de 80 millions de dollars américains soutirés à la Banque centrale du Congo (BCC) sans trace au crédit du compte général du trésor.

Aussi, les députés estiment-ils que la stabilité du cadre macroéconomique, dont le Premier ministre se vante tant, n’a pas d’effet positif dans le vécu du congolais.

Pour tous ces griefs, Jean-Baudouin Mayo souhaite que l’Assemblé nationale sanctionne le Gouvernement.  Selon lui, la motion aurait recueilli cent trente-sept signatures des députés de la majorité et de l’opposition. Il affirme que « le pays va mal » et qu’il est nécessaire « de faire partir le gouvernement actuel ».

Selon l’article 146 de la Constitution, une motion de défiance contre le gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un quart de membres de l’Assemblée nationale, soit cent vingt-cinq députés.

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