La Brigade d’intervention de la Monusco devrait être opérationnelle dans un ou deux mois. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, l’a déclaré jeudi 23 mai lors d’une conférence de presse organisée à Goma, dans le Nord-Kivu. Selon lui, avec ces troupes, les Nations unies sont en mesure de redresser la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC
«Même si cela ne prendra pas trop de temps, je ne puis pas vous donner une date précise pour l’opérationnalisation de ces troupes. Peut-être dans les deux mois. En tout cas, ceci sera décidé par le commandant du département des opérations de maintien de la paix ainsi que par Roger Meece, le représentant spécial. C’est eux qui vont coordonner tout cela», a expliqué le numéro un de l’Onu.
Il assure que la Monusco va diligenter ses efforts afin de déployer cette force disposant selon lui, d’un équipement robuste, de troupes très bien formées, avec ses quelques 3 000 soldtas», et à mesure de redresser la situation dans la région.
«Cette fois-ci, nous allons au-delà du mandat traditionnel des opérations de maintien de la paix. Le mandat est particulier parce qu’il veut imposer la paix lorsque c’est nécessaire, c’est-à-dire avoir une approche proactive vis-à-vis de la paix pour imposer cette paix», a déclaré le secrétaire général des Nations unies.
Le secrétaire général des Nations unies a aussi affirmé que le premier commandant de cette brigade est déjà sur place en RDC et que le président sud-africain a promis d’envoyer ses troupes rapidement.
Le secrétaire général de l’Onu a néanmoins rappelé que la responsabilité première de maintenir la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC incombe d’abord au gouvernement congolais car, dit-il, la communauté internationale ne vient qu’en appui à notre pays.
Après son séjour à Goma, Ban Ki-Moon s’est rendu à Kigali (Rwanda), un des pays accusé de soutenir la rebellion du M23. Ce que Kigali a toujours nié.
A la reprise des combats lundi 20 mai entre le M23 et les FARDC à Mutaho, la société civile du Nord-Kivu a dénoncé la présence des troupes rwandaises aux côtés des rebelles.
Le vice-président de la société civile a souhaité que la Brigade d’intervention de la Monusco se déploie rapidement pour mettre fin à cette situation d’insécurité.
Mais le M23 s’est toujours opposé à la création de la Brigade d’intervention de la Monusco. Pour les rebelles, en votant la résolution 2098, les Nations unies ont opté pour la guerre.
Les rebelles ne s’opposent pas qu’à cette force. Ils ne veulent pas non plus de l’accord-cadre d’Addis-Abeba signé par onze pays d’Afrique, dans le but de rétablir la paix dans la région des grands lacs. Cet accord interdit aux pays étrangers de soutenir les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Pour eux, seuls les pourparlers de Kampala sont «Une voie de sortie de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC».
Ces négociations débutées au mois de décembre 2012 ont été suspendues après la scission du M23.
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