Kinshasa : Charly Kasongo, le directeur du journal « L’Intelligent », est aux arrêts

Des dossards de presse distribués le 24/11/2011 au commissariat général de la PNC à Kinshasa par Journaliste en danger (JED). Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Charly Kasongo, directeur du journal « L’Intelligent » paraissant à Kinshasa, capitale de la RDC a été arrêté mercredi 29 mai 2013 et est détenu dans les installations du quartier général de la police judiciaire, indique « Journaliste en danger » (Jed) dans un communiqué. Le journaliste est inculpé pour « diffamation » à l’encontre du ministre de l’Emploi, du travail et de la prévoyance sociale, M. Modeste Bahati Lukwebo.

Selon les informations parvenues à JED, Charly Kasongo a été pris au moment où il était allé répondre, mercredi 29 mai 2013, à l’invitation du directeur de cabinet du ministre Bahati après avoir publié, le même jour, un article intitulé « Bahati s’emploie à améliorer les conditions de ses travailleurs ».

Après avoir été reçu pendant quelques minutes par le directeur de cabinet, et alors qu’il se dirigeait vers l’extérieur du bâtiment abritant le ministère, Charly Kasongo a été pris par quatre inspecteurs judiciaires et conduit au cachot du quartier général de la police judiciaire de Kinshasa où il a passé la nuit, relate Jed. Il a été entendu sur procès-verbal, le même jour, par un inspecteur judiciaire autour de l’article publié mardi 14 mai 2013 dans son journal intitulé « Matata limoge Bahati Lukwebo ! ».

Interrogé depuis son lieu de détention par Jed, Charly Kasongo a déclaré qu’au cours de son audition on lui a demandé d’exhiber le décret signé par le premier ministre limogeant le ministre Bahati.

« J’ai expliqué avoir exploité le mémorandum des inspecteurs du travail adressé à leur ministre de tutelle avec copie réservée notamment au premier ministre Matata Ponyo. Dans ce mémo, les inspecteurs du travail réclamaient le remplacement du ministre Bahati qu’ils accusent de s’immiscer dans leur travail. Mon titre est exclamatoire », a expliqué Charly Kasongo à Jed.

L’ONG de défense des droits des journalistes s’insurge contre cette procédure des inspecteurs judiciaires qu’elle qualifie de «cavalière». Elle exige la libération immédiate du journaliste et le respect strict de sa présomption d’innocence jusqu’à l’aboutissement de la procédure judiciaire en cours.

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