Nord-Kivu : toujours pas de plénière à l’Assemblée provinciale

Vue de la ville de Goma.al

La plénière prévue mardi 11 juin à l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu pour débattre de la motion de défiance contre le gouverneur Julien Paluku n’a pas eu lieu. Personne n’est en mesure de dire pourquoi à l’heure actuelle. La veille, une autre plénière prévue dans cette assemblée avait été suspendue sur instruction du ministre de l’Intérieur, Richard Muyej. Ce dernier dit avoir pris cette mesure pour « prévenir les conflits » dans cette province.

« J’ai suspendu la plénière de lundi mais je n’ai pas suspendu toutes les plénières », précise cependant Richard Muyej qui a convoqué à Kinshasa le président de l’assemblée provinciale.

Les députés provinciaux devaient se réunir lundi 10 juin pour examiner la motion de défiance initiée contre le gouverneur Julien Paluku sur qui pèsent des accusations de mauvaise gestion. Les travaux ne s’étaient pas déroulés suite à la décision du ministre de suspendre la plénière. Le quorum n’était pas non plus atteint. Seuls 19 députés provinciaux étaient présents ce jour là sur les 42 que compte l’assemblée.

La plénière renvoyée à mardi 11 juin n’a pas non plus eu lieu. Tôt le matin, le camp qui soutient le gouverneur Paluku et celui de l’opposition étaient mobilisés depuis devant la salle de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu. Aucun officiel n’explique pourquoi la plénière de mardi ne s’est pas tenue.

Des acteurs politiques et sociaux du Nord-Kivu voient en ces reports l’immixtion du ministre Muyej dans le fonctionnement de cette institution provinciale.

« Le ministre suspend la plénière et convoque immédiatement le président de l’assemblée provinciale. Parfois nous on reste dans notre souci de vouloir comprendre ce lien entre l’exécutif et le législatif », se plaint un acteur politique local.

Mais Richard Muyej assure que les responsables de l’assemblée provinciale qu’il a invités à Kinshasa vont bientôt rentrer pour reprendre les plénières.

« C’est tout à fait démocratique le rôle des députés dans le cadre du contrôle parlementaire. Je n’ai pas à m’immiscer là-dedans. Mais moi je les ai appelés pour un message précis parce que je tiens à l’ordre public et à la sécurité. J’espère les recevoir aujourd’hui, et aussitôt après ils pourront rentrer », indique-t-il.

D’autres acteurs politiques du Nord-Kivu invitent le gouverneur Julien Paluku à se soumettre aux règles du jeu démocratique, en se présentant devant l’assemblée provinciale pour débattre de toute question visant le contrôle de l’exécutif provincial.

4 motions initiées en 6 ans contre Paluku

Julien Paluku est entré en fonction en 2007. Quatre motions ont depuis été initiées contre lui.

Le 1er décembre 2007, la motion de défiance passée au vote avait été rejetée par l’assemblée provinciale. 27 députés provinciaux s’étaient exprimés contre la motion de défiance et 15 y étaient favorables.

Deux ans plus tard, soit le 15 octobre 2009, une autre motion lui a été adressée. Mais elle n’a pas été soumise au vote faute de quorum requis par le règlement intérieur.

En février 202, 22 députés provinciaux avaient déposé une troisième motion contre le gouverneur Julien Paluku l’accusant d’empêcher le fonctionnement de l’assemblée provinciale et de faire obstruction au déroulement d’une mission de contrôle qui devait auditer sa gestion.

Le 7 juin dernier, une autre motion a été initiée contre lui pour de nouvelles accusations de mauvaise gestion.

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