Le Mouvement social pour la République (MSR) a décidé ce mercredi 14 août de «suspendre jusqu’à nouvel ordre sa participation à toutes rencontres et activités à caractère politique au sein de la majorité présidentielle (MP)». Deuxième force politique de la MP, le MSR affirme avoir pris cette décision par solidarité avec un de ses membres, le député Muhindo Nzangi condamné la veille à trois ans de prison ferme par la Cour suprême de justice pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ce parti dénonce plutôt « un procès politique ».
«Le MSR a décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, sa participation à toutes rencontres et activités à caractère politique au sein de la Majorité Présidentielle, parmi lesquelles les travaux préparatoires des concertations nationales et aux concertations proprement dites tant que l’injustice décriée n’aura pas été réparée», a déclaré Laurent-Simon Ikenge, porte-parole du MSR.
Dans cette déclaration politique, Laurent-Simon Ikenge indique que son parti n’accepte pas l’arrêt rendu par la Cour suprême de justice:
«Le MSR a suivi très attentivement les péripéties de cette rocambolesque affaire et a constaté, au vu de l’instruction de la cause, du réquisitoire du ministère public et des plaidoiries des avocats, qu’aucune infraction intentionnelle n’a été clairement prouvée à charge de l’accusé. Ceci nous donne à conclure qu’il s’agit bel et bien d’un procès politique. Le MSR ne l’accepte pas et ne l’acceptera jamais.»
Le MSR condamne «cette parodie de justice qui déshonore nos institutions et fait la honte de notre pays aux yeux du monde ».
La même source dénonce les «instigateurs de cet odieux montage, qui ne sont autres que les autorités de la province du Nord-Kivu et l’ANR (Agence nationale des renseignements), qui [...] s’emploient à imposer l’intimidation , l’arbitraire et l’iniquité en lieu et place des valeurs républicaines ».
Au terme d’un procès de deux jours en procédure de flagrance, les juges de la Cour suprême ont condamné à trois ans de prison ferme le député national Muhindo Nzangi, élu de Goma (Nord-Kivu). Ils l’ont reconnu coupable d’atteinte à la sûreté de l’Etat, dans un arrêt rendu mardi 13 août soir à Kinshasa. En revanche, le Haute Cour n’a pas retenu contre lui les accusations d’outrage au chef de l’Etat portées par le ministère public.
Au cours d’une émission à laquelle il a participé dimanche 11 août à la radio Kivu One émettant à Goma, le condamné aurait mis en cause les autorités congolaises dans la guerre qui se déroule au Nord-Kivu. Il avait été alors interpelé à la fin de cette émission et ramené à Kinshasa, sous escorte militaire.
Le MSR, parti de Pierre Lumbi, conseiller principal du chef de l’Etat en matière de sécurité, est la deuxième force politique de la Majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Il vient après le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), dont Joseph Kabila est initiateur et autorité morale.
Lire aussi sur radiookapi.net: