Léon de Saint Moulin : « Le Père Ekwa était un homme performant qui avait le goût du travail »

A gauche, le Père Martin Ekwa, à côté de la soeur de l’ambassadeur Antoine Ghonda (Photo droit tiers)

« Le Père Ekwa était un homme agréable, performant et qui avait le goût pour le travail », a déclaré le mardi 20 août le Père Léon de Saint Moulin, rendant hommage à ce jésuite décédé le dimanche et qui a consacré une grande partie de sa vie à l’organisation du système éducatif congolais. Le Père Martin Ekwa, mort à l’âge de 86 ans, est notamment connu pour son combat pour l’éducation des jeunes filles.

« Je l’ai connu quand il était aux études en Belgique où il a fait sa théologie entre 1955 et 1959. Il a été ordonné en 1958. Comme homme, c’était un compagnon extrêmement agréable, attentif aux autres et plein de ressources. Face aux difficultés, cet homme n’a jamais été ébranlé », raconte Léon de Saint Moulin qui rappelle les deux initiatives majeures du disparu :

« C’est lui qui a dit ‘’Instituons un enseignement national’’. Il a organisé ce qu’on a appelé un enseignement national avec le même programme et le même statut ».

D’autre part, ajoute-t-il, « il a été la cheville ouvrière  de la reforme de l’enseignement secondaire qui a permis de le généraliser. On a créé un CO [cycle d’orientation], deux années initiales pour le secondaire qui permettaient ensuite d’aller dans divers cycles courts ou complets ».

Le Père Léon de Saint Moulin explique également que le Père Ekwa a été l’un des artisans de l’école normale pour former des enseignants en RDC.

Le Père Martin Ekwa a dirigé beaucoup d’institutions chargées de l’enseignement et de l’encadrement des jeunes. Il a été à la tête du Bureau de l’enseignement catholique (BEC) pendant 14 ans. Il a également été au Centre d’action pour cadres et dirigeants d’entreprises au Congo (Cadicec). Au début des années 1990, il a présidé la Commission de l’éducation nationale.

Ces dernières années, le Père Martin Ekwa regrettait la baisse du niveau de l’éducation en RDC. Elevé au grade de docteur honoris Causa en décembre 2009, il déplorait la corruption, la tricherie et toutes les antivaleurs qui caractérisent le secteur éducatif du pays. « Avec ces antivaleurs, le pays ne peut pas se développer », avait-il souligné.

Dans un entretien accordé à Radio Okapi en juin 2010, le Père Martin Ekwa a parlé de l’évolution du système éducatif congolais depuis 1960. Vous pouvez écouter cet entretien.

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