Fibre optique : les télécoms toujours réticents

Centre d’atterrage de câble fibre optique à Moanda en République Démocratique du Congo. ©Don John Bompengo

La commercialisation de la fibre optique par la Société congolaise des postes et télécommunication (SCPT) pose encore problème plus d’un mois après l’inauguration de la station d’atterrage de Muanda (Bas-Congo). Des six sociétés de téléphonie cellulaire de la RDC, seule Vodacom a signé un contrat avec la SCPT. Airtel et Tigo se plaignent des prix, dix fois supérieurs selon eux, à ceux pratiqués dans d’autres Etats comme la Zambie ou la Tanzanie. Orange, de son côté, dit attendre les consignes de sa direction à Paris (France).

La société française explique que le dossier de connexion à la fibre optique en RDC est encore en cours de traitement par sa direction.

Plus précises, les entreprises Airtel et Tigo ont expliqué que trois préalables bloquent la progression de leurs dossiers.

D’abord, ces deux sociétés se méfient de la qualité du câble de la fibre optique. Selon elles, cette technologie a été mal posée entre Muanda et Kinshasa.

Ensuite, elles doutent que la SCPT dispose de l’expertise adéquate pour la maintenance de cette fibre ainsi que de l’énergie électrique nécessaire à son fonctionnement permanent.

Enfin, ces entreprises jugent très exorbitant le prix, 250 000 dollars américains par mois pour un débit internet de 155MB.

Selon elles, en Zambie comme en Tanzanie, deux pays frontaliers de la RDC, le prix pour cette même capacité, sur une distance similaire, varie entre 15 000 et 25 000 dollars américains, soit dix fois moins cher.

Airtel et Tigo se disent prêtes à souscrire à la fibre optique, malgré ses limites, si la SCPT accepte entre 40 000 et 45 000 dollars américains par mois. Elles espèrent contourner les difficultés techniques éventuelles par l’utilisation du faisceau, comme le fait actuellement Vodacom.

Par ailleurs, certains experts en télécommunications estiment que le ministre des Postes et télécommunication et Nouvelles technologies aurait du fixer le prix de l’utilisation de la fibre optique, au lieu de laisser la SCPT le négocier à la tête du client.

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