Roger Lumbala : « L’armée du M23 ne peut pas intégrer une armée mal organisée »

Les participants au VIIè sommet extraordinairedes chefs d’Etat de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) à Kampala (Jeudi 5 septembre 2013)

« L’armée du M23 ne peut pas intégrer une armée mal organisée », a déclaré mardi 10 septembre à Kampala Roger Lumbala, l’un des membres de la délégation de la rébellion du M23 après la séance d’ouverture de la reprise du dialogue avec le gouvernement congolais. La séance de reprise s’est tenue à huit clos. Le facilitateur ougandais, le ministre de la défense Crispus Kiyonga n’a pas révélé aux journalistes le programme de deux semaines d’assises à venir. Il a estimé que « trop se confier à la presse nuirait à l’efficacité » de ces discussions.

Le dialogue de Kampala a repris mardi sur demande des chefs d’Etats de la région des Grands Lacs, après plusieurs mois de trêve.

Selon nos sources, le facilitateur ougandais, Crispus Kiyonga s’est montré optimiste malgré les nouvelles revendications du Mouvement du 23 mars 2009 (M23).

Le président du M23, Bertrand Bisimwa avait déclaré dimanche 8 septembre à l’AFP que son mouvement posait  «deux conditions» pour déposer les armes: la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et le retour des réfugiés congolais tutsis. Les rebelles s’étaient dits aussi « prêts à désarmer » et à retourner à la vie civile.

Roger Lumbala a réaffirmé cette position du M23 mardi. « Nous ne demandons pas une quelconque intégration. Nous ne voulons pas non plus une intégration politique, aller à Kinshasa et travailler dans un gouvernement qui a échoué », a déclaré l’homme dont le mandat de député a été invalidé en juin dernier après qu’il eut rejoint la rébellion.

Interrogé sur ce qu’il pense de la neutralisation des FDLR, une condition que pose son mouvement pour désarmer, Roger Lumbala répond : « Je défends mon peuple qui est violé et tué par les FDLR».

La délégation gouvernementale estime de son côté que les nouvelles revendications du M23 ne sont qu’une échappatoire et une fuite en avant. Selon des sources de cette délégation, les rebelles n’ont pas de choix après le refus de la communauté internationale et de Kinshasa d’intégrer dans l’armée les criminels de guerre présents dans leurs rangs.

Créé en mai 2012 au Nord-Kivu, le M23 est formé des mutins des FARDC issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ils revendiquent la pleine application de l’accord de paix signé en 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des cadres de cette rébellion dans les institutions de la République et le rapatriement des réfugiés.

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