Bukavu : le chef de la Monusco « vivement préoccupé » par l’évasion de deux condamnés militaires

Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC le 28/08/2013 à Kinshasa, lors de la conférence de presse au quartier général de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

 Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler, se dit « vivement préoccupé » par l’évasion de deux détenus militaires de la prison de Bukavu dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 Septembre. Dans un communiqué rendu public samedi 28 septembre, le chef de la Monusco demande aux autorités congolaises de prendre des mesures nécessaires pour sécuriser toutes les personnes ayant participé au procès des fugitifs. Ils avaient été condamnés à une peine de prison à perpétuité il y a deux semaines pour violations graves des droits de l’homme.

Les évadés, un colonel des Forces armées de la RDC (FARDC) et son codétenu, un major de l’armée, avaient été condamnés par la Cour militaire du Sud-Kivu lors d’audiences foraines, organisées avec l’appui de la Monusco, pour des violations graves des droits de l’homme, y compris le viol et le meurtre.

Martin Kobler exhorte les autorités du pays à initier une enquête pour retrouver et arrêter les évadés.

Il estime que cette évasion risque de menacer la sécurité de toutes les personnes impliquées dans le procès des évadés :

« Je demande aux autorités congolaises de prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser les victimes, les témoins,  les avocats des victimes et les magistrats qui ont participé au procès ayant mené à la condamnation de deux fugitifs, et de diligenter une enquête judiciaire pour établir les circonstances exactes de l’évasion ainsi que la responsabilité des complices présumés », ajoute-t-il.

Tout en saluant la tenue des audiences foraines et la prononciation des jugements, la Monusco déplore cet incident qui représente un pas en arrière dans la lutte contre l’impunité des auteurs de violations graves des droits de l’homme.

Le directeur de la division Droits de l’homme de la Monusco, Scott Campbell lui aussi, décrie cette évasion qui, selon lui, lance en direction du public un message négatif  sur la lutte contre l’impunité en RDC.

La Monusco estime que les conditions sécuritaires et de surveillance de la prison ont facilité l’évasion de ces deux officiers de l’armée. Elle demande l’ouverture d’une enquête pour élucider cette évasion et l’établissement des responsabilités.

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