Maniema: l’anémie liée au paludisme tue 10 enfants en trois semaines à Salamabila

Dans la moustiquaire, un enfant victime de paludisme reçoit des soins dans un hopital à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les enfants de moins de cinq ans font une forte anémie dans la zone de santé de Salamabila à Wamaza dans le territoire de Kabambare au sud du Maniema. Près de 150 cas, dont 10 décès, ont été enregistrés en trois semaines, ont annoncé mardi 19 novembre des sources médicales de cette zone de santé. 

Noel Milago Musimbwa, infirmier superviseur de la zone de santé de Salamabila chargé de soins de santé primaire qui fait l’intérim du médecin chef de zone, annonce des statistiques alarmantes:

 «A la 43e semaine, nous avons enregistré 46 cas d’anémie sévère des enfants de moins de cinq ans. […] Nous avons perdu 3 enfants. Et la 45e semaine, on a enregistré 93 cas d’anémie grave, avec un décès de 5 enfants

Pour lui, cette situation nécessite une intervention rapide des autorités et des humanitaires.

La principale cause est le paludisme, selon les professionnels de santé de cette zone sanitaire de plus de 137 000 habitants. A cela s’ajoute aussi l’insuffisance des moyens préventifs ainsi que d’unités de sang pour la transfusion.

Pour sa part, un activiste de l’ONG de défense des droits de l’homme Asadho, Amuri Bin Mastaki, estime que l’interdiction de transfusion dans les autres structures de l’intérieur par le médecin chef de zone accentue les décès dans la région.

«Le médecin chef de zone a découragé la transfusion qui se fait à travers les structures sanitaires, [arguant] que cette transfusion aurait beaucoup de conséquences en ce sens qu’on peut transmettre même d’autres maladies aux enfants par manque de tests préalables», affirme-t-il.

L’infirmier superviseur justifie la mesure du médecin chef de zone par l’insuffisance des réactifs pour les différents tests pouvant garantir la fiabilité du sang pour une transfusion sans danger.

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