Quatre personnes ont été tuées par balles dimanche 15 décembre entre 4 et 5 heures du matin du quartier Binza Ozone dans la commune de Ngaliema à Kinshasa. Parmi les victimes, indiquent des habitants de cette cité, trois sont des jeunes garçons tués dans la cité des Anciens Combattants par des hommes armés en tenue de la police. Ces nouveaux meurtres portent à près de dix le nombre de personnes tuées par balles en l’espace de moins d’un mois dans ce quartier.
Les criminels ont d’abord exigé de l’argent aux victimes avant de tirer sur deux garçons de plus de 18 ans, qui sont morts sur place. Un autre mineur, qui a été ciblé par ces tirs, a été blessé et acheminé à l’hôpital. Mais il a succombé à ses blessures quelques heures après.
La quatrième victime des bandits armés de ce dimanche est une dame, qui a été tuée sur la route de Matadi dans les environs du centre supérieur militaire, toujours à de Binza Ozone.
Ces meurtres portent le bilan à près de 10 personnes tuées par balles en moins d’un mois dans la cité des Anciens Combattants. Ces nouveaux cas de banditisme sont enregistrés deux jours seulement après le bouclage de ce quartier par la police.
Ils surviennent au moment où les habitants de ce quartier continuent à déplorer le meurtre d’une dame tuée il y a trois jours par des voleurs armés. Une semaine plus tôt, deux autres personnes avaient été tuées dans le même périmètre.
Il y a trois semaines, des hommes armés avaient également tué le député honoraire Lajos Bidiu, cadre du Mouvement de libération du Congo (MLC). Aux tueries s’ajoutent des cas de vandalisme, extorsions, menaces dans ce quartier.
Remise en cause des policiers
Aussitôt alerté, le commandant des opérations de la police de Kinshasa, le général Kanyama, est descendu sur le lieu du crime et a mis la main sur un présumé bandit. Ce dernier portait la tenue des policiers, renseignent les témoins. Les deux autres meurtriers se sont échappés.
Le commissaire de la police ville de Kinshasa, général Jean de Dieu Oleko, se dit satisfait de l’arrestation d’un des criminels. «Ce cas va nous permettre d’éradiquer ce réseau à très court terme», a-t-il estimé.
Pour faire face au banditisme armé à Kinshasa, la PNC, en collaboration avec les FARDC, a lancé la phase 2 de l’opération «Likofi » (Coup de poing). Selon le général Oleko, cette opération consiste essentiellement à traquer tous les militaires et policiers, ou encore leurs dépendants, qui seraient impliqués dans ces cas de banditisme.
«Lorsque nos analysons les infractions telles que les vols à main armée, on nous a fait voir qu’il y aussi des policiers et des militaires […] Alors cette opération que nous lançons aujourd’hui se focalise sur nous-mêmes. Nous nous remettons en cause», a-t-il reconnu.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- Georges Kapiamba : « Nous ne disposons pas d’éléments confirmant les allégations d’exécutions sommaires »
- Que pensez-vous de l’opération « Likofi » contre les Kulunas ?
- RDC : opération coup de poing contre les « kuluna » de Kinshasa-Jeune Afrique
- Matadi: les autorités alertent la population sur l’arrivée des kulunas venus de Kinshasa
