Nord-Kivu: le Pam interrompt provisoirement la distribution générale et systématique des vivres aux déplacés

Deux hommes transportent un sac de vivre en provenance d’un convoi du Programme Alimentaire Mondial(PAM) ce 1/01/2003 dans le Camp des déplacés à Geti en RDC, lors de la visite de Jan Egland, Secrétaire générale des Nations Unies en charge des affaires Humanitaire. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le Programme alimentaire mondial (Pam) a interrompu provisoirement la distribution générale et systématique des vivres aux déplacés du Nord-Kivu pour mieux cibler les personnes vulnérables à travers une enquête statistique. Le directeur exécutif assistant chargé des opérations de cette agence onusienne , Ramiro Lopes Da silva, l’a annoncé, jeudi 23 janvier aux déplacés du camp de Mugunga, à 10 km à l’Ouest de Goma (Nord-Kivu).

Selon lui, les moyens que les donateurs mettent à leur disposition ne permettent pas d’assurer une distribution générale.

Le responsable du Pam a cependant précisé que cette suspension d’aide ne concerne pas tous les programmes. La cantine scolaire en faveur des écoliers, le programme nutritionnel, celui de VIH/Sida ainsi que des personnes de troisième âge dans ces camps, restent maintenus.

En attendant, une enquête d’évaluation sera menée dans tous ces camps pour évaluer le niveau de vulnérabilité des bénéficiaires, a précisé Ramiro Lopes.

C’est cette enquête qui déterminera si les personnes déplacées qui ont réellement besoin d’aide humanitaire sont celles qui la reçoivent, a-t-il précisé.

« On ne donne que ce qu’on a et on a ce que les donateurs nous donnent. Nous constatons qu’il y a des gens qui ne sont pas vraiment vulnérables et qui n’ont pas vraiment besoin de l’assistance alimentaire mais qui continuent à en bénéficier », a-t-il affirmé.

Peu avant de se rendre au camp de Mugunga, le directeur exécutif assistant chargé des opérations du Pam, à la tête d’une délégation des humanitaires, a rencontré le gouverneur de province pour lui annoncer cette nouvelle.

Les déplacés du camp de Mugunga 3 n’ont pas salué cette nouvelle. Ils estiment que la situation que traversent les déplacés risque de les plonger dans une misère indescriptible.

« Nous pensions qu’ils nous apportaient la bonne nouvelle par rapport à la famine qui nous accapare dans le camp. Malgré tout, nous avons toujours besoin d’une assistance », a déclaré l’un d’eux.

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