RDC: Oxfam craint que les opérations militaires n’entravent l’espoir de paix dans l'Est

Des militaires congolais renforcent leurs positions autour de Goma au second jour des affrontements face aux rebelles du M23 (Photo Monusco)

«Alors que 2014 commence tout juste, il y a des motifs d’espoir de paix dans l’Est de la République démocratique du Congo », écrit Oxfam dans son rapport intitulé « le difficile équilibre», publié lundi 27 janvier. L’ONG internationale craint tout de même que les opérations militaires actuellement en cours contre les groupes armés n’accroissent les violences et les exactions commises à l’encontre de la population civile, en particulier dans les zones reculées.

Les initiatives nationales et l’engagement politique aux niveaux régional et international en 2013 ont permis des avancées considérables et ont donné lieu à de nouveaux accords-cadres pour résoudre le conflit et l’insécurité, reconnaît Oxfam.

De récentes évolutions, comme la fin du M23 et une coopération régionale accrue, ouvrent une fenêtre d’opportunité pour la paix dans l’Est du Congo, estime l’ONG.

«Le M23 est resté ici un an. Depuis son départ, les gens peuvent commercer à nouveau, aller au marché, ils sont désormais libres de travailler. Plus personne ne nous importune, et les FARDC nous protègent», a affirmé à Oxfam une personne employée dans une administration, à Nyiragongo (Nord-Kivu).

Mais rien ne garantit pour l’instant que cela suffira à mettre un terme à l’insécurité dans la région, prévient-elle. Les personnes rencontrées par Oxfam dans l’Est de la RDC ont indiqué que leur situation restait précaire, en particulier dans les régions reculées, où l’État est relativement absent.

«Nous sommes ballottés entre deux forces. Je redoute que la situation empire si elles reprennent les combats. Mais qui seront les victimes ? Les gens ordinaires», a déclaré à Oxfam un homme vivant à Uvira au Sud-Kivu.

«Protéger la population civile des violences doit être la priorité des opérations », souligne ainsi Vincent Koch, directeur pays d’Oxfam, qui avertit :

«C’est un moment critique pour les Kivus. Certains signes montrent que la situation s’est déjà détériorée au milieu de nouvelles opérations militaires. Nous devons agir maintenant pour protéger les communautés des violences et des extorsions. Le gouvernement congolais, les Nations unies et la communauté internationale doivent se mettre à l’écoute des personnes prises dans le cercle vicieux de l’exploitation et des exactions et leur apporter des réponses».

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