Ituri: la mort de Morgan va compliquer la reddition d’autres miliciens, estime la société civile

Jeunes homme armées dans le Nord-Kivu.

Deux jours après la mort du chef milicien Paul Sadala alias « Morgan », la société civile de l’Ituri craint que cet événement ne complique la reddition d’autres miliciens encore actifs dans ce district de la Province Orientale. Le coordonnateur de cette structure, Jean Bosco Lalo, affirme qu’il ne faudra pas espérer, « dans l’immédiat », la fin de l’activisme des collaborateurs de Morgan qui sont restés en brousse après la reddition de leur chef.

Jean-Bosco Lalo indique que la reddition de Paul Sadala aux Forces armées de la RDC le samedi 12 avril dernier laissait pourtant croire à la pacification de cette zone insécurisée depuis de longues années par les miliciens du groupe de Morgan.

« Avec la sortie de Morgan, on était convaincu que la paix reviendrait et que la zone serait démilitarisée », explique-t-il.

Mais avec la mort de Morgan, regrette-t-il, « la situation se complique ».

« Ça ne peut pas encourager les autres collaborateurs de Morgan, dont Monsieur Manu qui était encore en brousse et qui voyait Morgan partir, s’apprêtait à le suivre », estime le coordonnateur de la société civile de l’Ituri.

Par ailleurs, Jean Bosco Lalo affirme, sans les citer, que certaines personnes se réjouissent de cette situation et souhaitent que le territoire de Mambasa, riche en minerais, reste en proie à la violence.

Le chef milicien Morgan est mort lundi 14 avril dans un échange de tirs avec des militaires, deux jours après s’être rendu à l’armée en compagnie de 42 combattants de sa milice dans la localité de Bandegaido dans le territoire de Mambasa. Selon l’armée congolaise, Paul Sadala a refusé de se rendre à Bunia pour la suite du processus de sa reddition, exigeant d’abord d’être nommé général. Ses hommes auraient alors ouvert le feu contre les militaires congolais envoyés pour les escorter. Touché aux deux jambes, affirment les responsables de l’armée, le chef milicien a succombé à ses blessures.

Mais cette version est contestée par certains en Ituri. C’est notamment le cas du député provincial Joseph Ndiya qui se dit convaincu que le chef milicien a été abattu par des militaires congolais.

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