Likasi: une ONG réclame la dissolution des groupes de jeunes de l’Unafec

Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de l’union national des fédéralistes du Congo (Unafec) et président de l’assemblée provinciale du Katanga. Radio okapi. Ph. Colin Djuma-Musompo.

Au lendemain des échauffourées entre les jeunes de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Junafec) et des militaires à Likasi, l’ONG Justicia réclame la dissolution de tous les groupuscules de cette section du parti du président de l’assemblée provinciale du Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Les affrontements entre ces jeunes et les soldats ont fait trois morts et six blessés le samedi 19 avril. A la recherche d’un membre de la Junefac qui aurait tabassé l’un des leurs, des militaires se sont affrontés avec ces jeunes accusés de plusieurs exactions contre les civils à Likasi.

A en croire l’ONG, les jeunes de l’Unafec organisent des patrouilles dans les marchés de Likasi pour les « sécuriser». Ils disposeraient même des cachots où ils enferment des personnes qu’ils accusent de certains «délits».

«Tout le monde est au courant des déviations de la jeunesse de l l’Unafec au Katanga. Ces tracasseries sont devenues comme institutionnalisées comme acceptées et tolérées par les différents services de l’Etat. Ces jeunes de l’Unafec sont commis à la sécurité des différents marchés du Katanga. Dans leur directoire, ils ont des pièces utilisées comme cachots, où des gens sont détenus irrégulièrement et arbitrairement», a expliqué Timothée Mbuya, président de Justicia.

L’ONG Justicia réclame une enquête après les échauffourées de samedi et souhaite des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées.

Au cours d’un conseil urbain de sécurité tenu le dimanche, le ministre provincial de l’Intérieur, Juvénal Kitungwa, a demandé aux jeunes de l’Union de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) de ne plus s’ingérer dans la gestion de la sécurité dans la ville de Likasi.

«Il est du devoir du conseil urbain de sécurité de prendre des mesures nécessaires afin que pareille chose ne puisse pas se reproduire. Que le responsable de la l’Unafec puisse conseiller les jeunes de son parti de ne plus se mêler dans la gestion sécuritaire de la ville même si c’est à la demande de la police ou des services de sécurité. L’Unacef est une formation politique. Donc, elle est là pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir et non pour la gestion sécuritaire», a indiqué Juvénal Kitungwa.

Interrogé après les incidents de samedi, le président de l’Unafec, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, avait indiqué que les jeunes de son parti ne constituaient pas une milice. Il a promis que tout membre de la Junafec impliqué dans l’incident de Lisasi sera traduit en justice.

«Nous allons extirper de nos rangs tout incivique qui emmènerait des choses de mauvais esprits du genre Kulunas [gangsters]. Quiconque sera pris dans ces histoires sera traduit en justice, et ils le savent parce que nous ne pouvons pas accepter qu’il y ait des inciviques qui viennent jeter l’opprobre sur le parti. Nous ne sommes pas d’accord. La Junafec n’est pas une milice », avait-il souligné.