Fin du moratoire pour le contrôle technique: le transport en commun perturbé à Kinshasa

Difficultés de transport en commun à Kinshasa, le 20/04/2012. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Au lendemain de la fin du moratoire pour le contrôle technique des véhicules, le transport en commun a été perturbé à Kinshasa. Les Kinois ont éprouvé de nombreuses difficultés pour se déplacer à travers la ville ce vendredi 2 mai. Plusieurs conducteurs des véhicules ont préféré garder leurs engins dans leurs garages plutôt que de les sortir et se faire interpeller par la police. D’autres se sont finalement décidés à se rendre au centre où s’effectue ce contrôle technique pour se conformer à la décision des autorités. Peu de véhicules de transport en commun étaient donc visibles sur les routes de Kinshasa.

En début d’après-midi, les arrêts de bus, envahis tôt dans la matinée, étaient encore bondés de personnes qui attendaient un moyen de transport en commun pour aller vaquer à leurs occupations.

Malgré la présence des bus des sociétés publiques (Transco et New-Transkin), les files d’attente étaient longues aux arrêts de bus.

Pendant ce temps, les quelques rares bus de transports en commun qui ont tenté de circulé n’ont pas été inquiétés par la police, même au centre-ville. En fait, aucun policier n’était visible sur les artères de la ville pour vérifier si les véhicules étaient passés par le contrôle technique.

Mais un conducteur affirme que plusieurs de ses collègues se sont rendus ce vendredi aux trois centres de contrôle technique. Ce qui, selon lui, explique les difficultés de transport en commun dans la ville.

Le moratoire qui s’est achevé le jeudi est pourtant le second accordé par le gouvernement provincial de Kinshasa aux propriétaires de véhicules. Le premier moratoire qui a expiré en mars dernier n’avait pas donné les résultats escomptés. Seuls quelques centaines de véhicules de marque Mercedes 207 s’étaient présentés pour le contrôle technique. Le moratoire avait été décidé pour débarrasser le charroi automobile de la ville des Mercedes 207 défectueses. Ces véhicules causent de nombreux accidents de circulation dans la ville de Kinshasa depuis plusieurs années.

Ce moratoire concerne également l’assurance automobile, dont plusieurs véhicules sont dépourvus à Kinshasa, et l’autorisation de transport. En outre, les conducteurs des transports en commun doivent repeindre leurs véhicules aux couleurs nationales.

Certains chauffeurs sollicitent un nouveau moratoire pour leur permettre de se mettre en ordre.

«J’ai quand même fourni un effort en achetant l’assurance. Je suis passé au contrôle technique. Il ne me reste qu’à peindre la voiture. Je pense que si on nous accorde encore deux mois, nous serons en mesure de respecter cette mesure», assure un chauffeur de taxi-bus rencontré à Kingasani au volant de sa Mercedès 207.

Contrôle technique

Un fort engouement a été observé dans les trois sites où se déroule le contrôle technique. L’Institut national de préparation professionnel (INPP) par exemple a reçu plus de six cents  véhicules à lui seul.

Le directeur adjoint chargé du contrôle technique à l’INPP, Laurent Beya explique que le contrôle technique se fait de deux manières :

« Il est subdivisé en deux parties : la partie visuelle et l’autre concernant le contrôle des équipements. Pendant le contrôle visuel, nous constatons déjà que le véhicule a beaucoup de défaut, on demande d’abord au chauffeur de faire réparer son véhicule avant de procéder au contrôle des équipements. A la fin de chaque contrôle, nous délivrons le PV (procès verbal) du contrôle technique automobile, qui est suivi du certificat du contrôle mais lors du contrôle si nous constatons des pannes, nous demandons au chauffeur de faire réparer le véhicule ».

Dans ce cas, il est accordé un délai de quatorze jours au chauffeur afin de revenir pour le contrôle technique. S’il revient endéans ce délai aucun frais supplémentaire ne lui sera exigé. Au cas contraire, il devra de nouveau payer les frais du contrôle technique.

Le prix du contrôle technique tel que fixé par le gouvernement provincial varie entre 53$ US pour les voitures et 93 $  pour les grands bus.

Les véhicules sont sensés s’y soumettre chaque six mois comme l’exige le gouvernement provincial de Kinshasa, a affirmé Laurent Beya.

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