Kisangani: une lettre de Richard Muyej réhabilitant un membre exclu divise le RCD/K-ML

Koloso Sumahili, mars 2005 à Kinshasa.

Le Rassemblement congolais pour la démocratie/Mouvement de libération (RCD/K-ML) de la ville de Kisangani (Province Orientale) demande au ministre de l’Intérieur d’annuler sa lettre qui, selon lui, octroie la direction du parti à un sénateur déjà exclu du RCD/K-ML. Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi 9 mai à son siège de Kinshasa, ce parti a réaffirmé sa fidélité à son président Mbusa Nyamwisi et son appartenance à l’opposition politique. De son côté, le ministre Richard Muyeji dit n’avoir pas confié le leadership du parti à une autre personne.

Le secrétaire général du RCD/K-ML, Koloso Sumaili a accusé le ministre Muyej de violation des lois du pays:

«Le RCD/KML réaffirme le leadership de l’honorable Mbusa Nyamuisi et son appartenance à l’opposition politique dans sa plateforme Coalition pour le vrai dialogue et dans le regroupement Sauvons la RDC. Une invitation est lancée au ministre de l’Intérieur à reconsidérer sa lettre du 24 avril dernier, signée en violation de la loi. Faute de quoi, le RCD/K-ML la considérerait comme nulle et de nul effet

Selon lui, le ministre de l’Intérieur n’a dans ses attributions ni le pouvoir de désigner ni même de faire l’arbitrage des animateurs des partis politiques, du reste fait privé.

«Le sénateur Nengbagba n’est plus membre du RCD/K-ML, encore moins secrétaire général et ferait mieux de créer son parti politique pour en devenir le président. Il doit par ailleurs cesser utiliser le label RCD/K-ML au risque de s’exposer à des poursuites judiciaires», a poursuivi Koloso Sumaili.

Mais, après avoir échangé avec les membres du secrétariat du RCD/K-ML dans son cabinet, le ministre de l’Intérieur a affirmé que sa lettre ne confiait pas la direction du RCD/K-ML à une autre personne.

Richard Muyej a par ailleurs invité les membres de ce parti à régler leur conflit en interne et, qu’en cas de désaccord, à se référer à la justice pour arbitrer:

«Je connais suffisamment mes attributions et je n’ai pas le temps de m’immiscer dans la gestion d’un parti politique. Déjà en tant que ministre de l’Intérieur, je suis super chargé. [Je ne peux plus] me donner le temps d’aller voir ce qui se passe en interne dans les partis politiques. Je crois qu’il s’agit d’une confusion. Et la confusion est chez eux. Et devant un conflit interne de ce niveau, ma lettre recommandait qu’ils aillent devant la justice pour que la justice tranche. C’est aussi des éléments contenus dans la loi.»

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