Kinshasa-Brazzaville : la commission mixte devrait évaluer l’opération des expulsions

Richard Muyej, Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières de la RDC le 25/02/2014 à Kinshasa, lors d’une conférence de presse. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La quatrième session de la commission spéciale défense et sécurité entre la RDC et le Congo-Brazzaville se tient depuis lundi 2 juin à Kinshasa. Cette rencontre devrait permettre aux experts de deux parties d’évaluer l’opération des expulsions massives des Congolais de la RDC de Brazzaville et d’autre part d’évaluer l’exécution des accords de défense et de sécurité qui lient les deux pays, a déclaré Richard Muyej, ministre congolais de l’Intérieur à l’ouverture des travaux.

Selon Richard Muyej, 136 804 Congolais de la RDC ont déjà été expulsés du Congo-Brazzaville depuis le mois d’avril par le beach Ngobila, le port de Maluku et par d’autres entrées des provinces du Bandundu, du Bas-Congo et de l’Équateur.

La RDC a été surprise par ces expulsions lancées un mois après la dernière session de la commission mixte de défense et sécurité tenue en mars dernier à Oyo au Congo-Brazzaville. A en croire Richard Muyej, rien ne présageait de telles expulsions après cette rencontre. Les deux pays s’y étaient d’ailleurs félicités de la lutte contre l’immigration clandestine, a-t-il précisé.

« Pourquoi brusquement ces expulsions massives sans aucun respect des droits humains », s’est interrogé Richard Muyej.

Identités à l’appui, Richard Muyej a accusé le Congo d’être allé jusqu’à expulser des citoyens de la RDC qui étaient pourtant en règle.

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Lutter contre le banditisme

Le ministre de l’intérieur et de la décentralisation de la République du Congo a estimé de son côté qu’il n’y a pas eu violations des droits lors de ces expulsions qu’il a qualifié de légitimes. Le but était, selon lui, de lutter contre le banditisme :

«Voici quelques temps, qu’il s’est développé une forme de criminalité qui a fait souffler un vent de panique dans nos grandes agglomérations : des crimes crapuleux, des braquages sanglants, même en plein jours, des vols, des viols collectifs, des zones entières dans nos quartiers, dans nos villes, sont interdits d’accès aux Congolais parce que s’y sont installés des citoyens étrangers. Ce sont des situations qu’aucun état ne peut ne pourrait tolérer », s’est justifié Raymond Zéphirin Mboulou.

L’officiel congolais a nié toute exaction pendant ces expulsions.

«Pour ce qui est des sujets de la République démocratique du Congo, victimes du contrôle de l’opération d’expulsions l’opération a déploré deux victimes décédées. Pour la première de suite d’un diabète, et pour la seconde d’un arrêt cardiovasculaire dans le site d’où viennent les chiffres monstrueux qui sont exhibés ici et là », a-t-il expliqué.

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D’après Zéphirin Mboulou, près de 400 mille Congolais de Kinshasa vivent encore à Brazzaville.

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