Kinshasa: la Ceni accrédite les 50 premiers observateurs électoraux

Abbé Apollinaire Malu Malu le 24/02/2014 à Kinshasa, lors d’une rencontre avec des acteurs de la société civil. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a accrédité cinquante membres de neuf structures de la société comme «observateurs à long terme». L’institution électorale leur a remis des badges, vendredi 27 juin, à Kinshasa en présence des membres de son assemblée plénière. La cérémonie intervient après deux semaines consacrées à l’examen de 1700 dossiers réceptionnés. Le processus d’accréditation se poursuit jusqu’au 10 juillet prochain, selon la Ceni.

Cette institution d’appui à la démocratie entend accréditer deux mille observateurs dans la capitale congolaise dans la perspective de prochaines élections, selon son rapporteur adjoint, Onésime Kukatula.

Les observateurs à long terme, selon la même source, sont appelés à observer non seulement les élections urbaines, municipales et locales -prévues en 2015 selon le calendrier publié par la Ceni le 26 mai dernier – mais également les autres scrutins jusqu’à la présidentielle.

Après un mois, a-t-il poursuivi, la Ceni va évaluer cette opération d’accréditation avant de l’étendre à travers le pays.

Onésime Kukatula  a souligné que les candidats retenus sont ceux qui répondent aux critères:

«Nous avons retenu ceux qui ont des notions élémentaires sur les élections, parce qu’il faut avoir un minimum de background étant donné qu’il s’agit d’une affaire purement technique. Il faut donc des gens qui s’y connaissent pour pouvoir observer, critiquer et nous apporter des modifications susceptibles d’ajuster le processus. »

Il s’est dit par ailleurs convaincu que «toutes les parties prenantes veulent bien observer le processus pour éviter la rumeur électorale.»

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La Ceni entame l’accréditation des observateurs électoraux, au plus fort de la polémique autour de son calendrier électoral partiel. Plusieurs voix, au sein de la communauté internationale, se sont élevées pour exiger plutôt un calendrier complet, comprenant toutes les étapes du cycle électoral. D’autres ont même exigé un calendrier global.

Après la publication de ce calendrier, l’opposition politique congolaise a dénoncé ce qu’elle a qualifié d’«une provocation », visant à maintenir Joseph Kabila au pouvoir au délà de 2016. D’ailleurs, une délégation d’une cinquantaine de responsables des forces sociales et politiques de l’opposition a déposé jeudi 26 juin à Kinshasa une plainte contre le président de la Ceni, abbé Apollinaire Malumalu au cabinet du Procureur général de la République. Ce dernier est accusé «d’atteinte aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République», notamment pour son refus de «reconfigurer son calendrier» électoral partiel publié le 26 mai dernier.

De son côté, la majorité au pouvoir a indiqué que cette démarche est «un coup d’épée dans l’eau, qui n’aboutira presque jamais.»

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