Décès de Bahuma: la police empêche un rassemblement d’étudiants à Beni

Le général Lucien Bahuma sensibilise la population de Beni pour qu’elle soutienne l’opération militaire “Sokola” contre les ADF.

La police nationale a quadrillé, vendredi 5 septembre, le rond-point Nyamwisi pour empêcher le rassemblement d’étudiants de Beni, ville située à 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu). Les étudiants avaient invité les autorités en ce lieu pour expliquer les circonstances de la mort du colonel Mamadou Ndala, tué à Beni le 2 janvier dernier et du général-major Lucien Bahuma, décédé le 30 août des suites d’un accident cardio-vasculaire.

Le président du comité d’étudiants de Beni, Aksanti Bulungu, accuse les autorités de la ville d’empêcher un rassemblement voulu pacifique. Une soixantaine de policiers quadrille le rond-point Nyamwisi et surveillent les axes menant vers ce lieu. Ce même dispositif est également visible au rond-point ENRA, point de départ des manifestations.

«Tous les étudiants étaient là en masse. Nous avons été surpris d’une présence de plus ou moins 400 policiers alors qu’on voulait tenir un meeting d’une manière pacifique. Malheureusement, nous étions tellement étouffés par la police», s’est plaint Aksanti Bulungu.

Pour sa part, le maire de Beni, Nyonyi Bwana Kawa, affirme qu’il s’agit d’un dispositif normal de la police:

«Il n’y a pas une quelconque spécialité, depuis l’annonce de la mort du général Bahuma, nous avons été obligé de prendre certaines dispositions dans le cadre de la sécurisation de la ville. Et ce sont les mêmes dispositions qui continuent normalement».

Mercredi, les étudiants de Beni avaient annoncé la tenue d’une tribune au rond-point Nyamwisi où ils invitaient les autorités à expliquer les circonstances de la mort des généraux Mamadou Ndala et Lucien Bahuma.

Le général Bahuma était le commandant de l’opération «Sokola» contre les rebelles ougandais de l’ADF qui s’illustrent depuis, des années, par des exactions sur les populations civiles du territoire de Beni et ses environs.

La société civile de Beni considérait Bahuma «comme le libérateur de la population de ce territoire».

A Goma, les étudiants étaient descendus, lundi dernier, dans la rue pour exiger une enquête sur les circonstances de la mort de cet officier des FARDC.

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