Reddition des FDLR: la société civile du Nord-Kivu déplore la lenteur du processus

Les rebelles FDLR qui ont fait leur reddition à la SADC dans un camp apprêté par la Monusco près de sa base à Kanyabayonga, Nord-Kivu, le 5 Juin 2014. © MONUSCO/Sylvain Liechti

La société civile du Nord-Kivu déplore la lenteur dans le processus de reddition volontaire des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Cette structure a désapprouvé, dimanche 28 septembre, la prolongation de deux mois que la CIRGL a accordée, lors de la 69è session de l’Onu, à ces rebelles rwandais. Pour la société civile du Nord-Kivu, cette prolongation constitue un supplice supplémentaire pour les populations civiles, victimes des exactions de ces rebelles.

Elle souligne qu’avec cette prolongation, les populations des territoires de Lubero, Walikale, Rutshuru et Masisi vont, dans l’entre temps, continuer à endurer les multiples exactions des FDLR ainsi que des groupes armés locaux.

A Lubero par exemple, les FDLR occupent une bonne partie du territoire, notamment dans la partie Sud-Ouest et Nord-Ouest. Ils sont notamment signalés dans les groupements Itala, Lengwe, Munjowa, Tama, ainsi que dans la localité de Fungula-Macho, dans le secteur de Bapere.

Environ 30% du territoire est entre les mains des FDLR et d’autres groupes armés qui administrent et imposent leurs décisions aux populations locales, selon l’administrateur de Lubero, Bokele Joy.

Ces rebelles rwandais refusent, depuis deux mois, de rejoindre le camp de transit de Kisangani (province Orientale) et d’Irebu (Equateur) comme décidé par le gouvernement congolais.

La société civile du Nord-Kivu demande au gouvernement congolais et à la Monusco, d’envisager un déploiement rapide des FARDC ainsi que de la Brigade d’intervention de l’Onu dans toute la région, sous occupation des milices locales et forces négatives.

Cette structure demande par ailleurs à la communauté internationale de faire pression sur Kigali pour qu’il accepte d’accueillir les ex-FDLR.

Début septembre, le patron de la Monusco avait évoqué les «blocages» des opérations militaires contre les rebelles des FDLR dans l’Est de la RDC. Selon Martin Kobler, ces rebelles contribuent à ce blocage en exigeant des garanties qu’ils participeraient au processus politique, une fois rentrés au Rwanda.

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Depuis 2002, la Monusco a rapatrié 11 117 FDLR et leurs dépendants au Rwanda. Il en reste environ 1 500 en RDC.

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