Bulungu: un juge de paix arrêté pour avoir condamné 3 agents de l'ANR

Tribunal de paix de la Gombe à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La société civile de Bulungu, dans la province du Bandundu, condamne l’arrestation dimanche 19 octobre du président du tribunal de paix de ce territoire du Bandundu par un groupe de personnes qui se sont présentés comme des agents de l’Agence nationale des renseignements (ANR) en provenance de Kinshasa. Selon l’un des responsables de la société civile de Bulungu, le pêché du président du tribunal de paix est d’être à la tête d’une juridiction qui a condamné trois agents de l’ANR après une audience en flagrance.  La tension est très perceptible ce dimanche à Bulungu entre le parquet et les services de l’ANR, d’après la même source.

Tout part d’une interpellation d’un agent de l’ANR par le tribunal de paix de Bulungu. Cet agent des renseignements serait poursuivi pour coups et blessures sur une dame dans le village Mobolo.

Mais, l’agent incriminé aurait été arraché des mains de la police du parquet par trois autres agents de l’ANR venus à sa rescousse. Malgré la demande du procureur, les trois agents de l’Agence nationale des renseignements se sont énergiquement opposés à ce que leur collègue soit livré à la justice.

«Et les agents de l’ANR disaient: ‘Nous ne pouvons respecter que notre chef direct et non n’importe qui.’ Donc, le parquet et autre ne peuvent pas donner des ordres sur un agent de l’ANR», a témoigné un responsable de la société civile de Bulungu.

Cette attitude se serait avérée comme outrage à magistrature en flagrance aux yeux du procureur. Aussitôt l’audience tenue, les trois agents de l’ANR ont été condamnés de trois à quatre ans de prison.

Mais, pour la délégation de l’ANR venue de Kinshasa, le tribunal a failli, et son président devrait payer les frais.

«On lui reproche d’avoir condamné les trois agents de l’ANR ; car ils se disent que les agents de l’ANR traitaient avec la Présidence [de la République] et non pas avec la magistrature. Donc, le parquet, le tribunal ne peut jamais les entendre», a poursuivi le même responsable de la société civile locale.

Radio Okapi n’a pas pu obtenir la réaction des responsables de l’ANR à Bulungu à ce sujet.

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