Burkina Faso: l’armée annonce un gouvernement de transition

Le siège de l’Assemblée nationale du Burkina Faso saccagé jeudi 30 octobre par des manifestants opposés à la révision constitutionnelle sur le nombre et la durée des mandats du Président de la République. Photo DR

Des milliers de manifestants burkinabè ont empêché jeudi la tenue d’une plénière de l’Assemblée destinée à voter une réforme de la constitution qui devrait permettre au Président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, de briguer un cinquième mandat présidentiel. A la suite du président Compaoré, l’armée a annoncé la dissolution du gouvernement  et l’installation d’un gouvernement de transition. Nous vous proposons de revivre les principaux événements de la journée.

20h55- Le député de l’opposition Adama Sosso a déclaré sur RFI: « Nous avons une certitude : si le président refuse de partir, nous donnerons cette fois-ci d’autres mots d’ordre qui l’obligeront. Et là, je vous garantis que ce ne sera pas la chose la plus facile, ni pour lui, ni pour nous. Mais nous arriverons au bout de notre lutte, parce qu’il n’est plus question qu’on recule, il n’est plus question d’un gouvernement d’union nationale. »

20h05- Le chef de l’armée impose un couvre-feu de 19 heures à 6 heures dans l’ensemble du pays.

20h02 – Le Chef d’État-major général des armées du Burkina, Honoré Nabéré Traoré, annonce la dissolution de l’Assemblée nationale ainsi que du gouvernement. Il annone également la mise en place d’un gouvernement de transition pour une durée d’un an, en consultation avec tous les partis.

 

19h45La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini Zuma, exprime « sa profonde inquiétude concernant la situation au Burkina ». Elle “appelle au calme et à la retenue les parties concernées”.

19h40Dans une déclaration lue à son siège, l’opposant Zéphirin Diabré rejette l’état d’urgence, demande la démission de Blaise Compaoré et maintient la désobéissance civile.

 

19h26- L’Union européenne appelle à la fin des violences et au dialogue au Burkina Faso.

 

19h15 : De source diplomatique, les violences de la journée auraient fait une vingtaine de morts et une quarantaine de blessés dans le pays.

18h42- Selon Jeune Afrique, le domicile de François Compaoré, frère du président Compaoré, a été saccagé par les manifestants.

18h07- Blaise Compaoré a annoncé à la radio la dissolution du gouvernement. Le chef de l’État burkinabè décrète l’État d’urgence.

 

17h47 – L’émissaire de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, sera au Burkina Faso vendredi, au sein d’une mission de paix conjointe à l’Union africaine et à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

17h44Les responsables de l’opposition sont réunis au siège de leur chef de file à Ouagadougou.

17h33 – Le chef de l’armée burkunabè rencontre le général, perçu par l’opposition comme le potentiel successeur de Compaore (AFP).

17h17- L’ONU annonce l’envoi d’un émissaire au Burkina Faso.

 

16h30 – Le général Kouamé Lougué est parti, en compagnie du chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, le général Diendéré, vers le palais présidentiel officiellement pour rencontrer le chef de l’Etat.

 

16h22- L’autre envoyé spécial de RFI, Frédéric Garat est au siège de l’opposition burkinabè. Il précise que tous les leaders du mouvement sont présents. Des diplomates, et notamment l’ambassadeur de France, se sont aussi rendus au siège de l’opposition pour échanger avec les responsables politiques.

16h12 – Selon un manifestant, des milliers de personnes sont toujours présentes aux abords du palais présidentiel de Kosyam.

16h02 – L’envoyée spéciale de RFI Maureen Grisot revient sur le général Kouamé Lougué qui explique qu’il pourrait tout à fait prendre la tête de la manifestation. Il semble soutenu par les milliers de manifestants présents devant le palais présidentiel.

15h50 – Le général Kouamé Lougué se dirige vers le palais présidentiel pour s’entretenir avec le président Blaise Compaoré. A quelques centaines de mètres, son avancée a été stoppée et il a été rejoint par le chef d’état-major particulier du président.

15h32 – L’opposant Bénéwendé Sankara affirme à l’AFP que l’armée burkinabè s’est « soudée avec le peuple » contre le président Blaise Compaoré. Il annonce par ailleurs que des responsables de l’opposition doivent rencontrer prochainement le général en retraite Kouamé Lougué, qui a été chef d’état-major des armées et ministre de la Défense.

15h20 – Le chef d’état-major de l’armée burkinabè, Honoré Traoré, s’entretient avec la presse.

15h10 – L’Union africaine appelle les Burkinabè à rester calmes et annonce l’envoi d’une mission conjointe avec la CEDEAO et l’ONU.

14h57 – Selon des responsables de l’opposition contactés par RFI, le président Blaise Compaoré se trouverait toujours au palais présidentiel.

14h50 – Le chef d’état-major général, le général Honoré Nabéré Traoré, devrait s’exprimer à 14 h (heure locale).

14h48 – Sur son site internet, Jeune Afrique annonce la fermeture de l’aéroport de Ouagadougou. Tous les vols au départ ou à l’arrivée de la capitale bukinabè sont annulés.

14h07′ -Les Etats-Unis sont très inquiets de la situation au Burkina-Faso

14h03′-La France appelle au calme et demande à toutes les parties de faire preuve de retenue

13h45 – François Compaoré, le frère du chef de l’Etat burkinabè, a été arrêté à l’aéroport de Ouagadougou.

-Au milieu de ces violences, le gouvernement a appelé la population “au calme” et annulé le vote prévu d’une révision constitutionnelle très controversée devant permettre le maintien au pouvoir du président Compaoré.

“Le gouvernement a annulé le vote de la loi”, a déclaré Alain Edouard Traoré, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication. Dans un communiqué, le gouvernement a également “appelé les populations au calme et à la retenue”, après le saccage de l’Assemblée par des manifestants.

-Les forces de sécurité chargées de protéger le secteur près du palais présidentiel burkinabé ont tiré des coups de feu et des gaz lacrymogènes à l’approche de manifestants. Trois corps sont restés au sol. Des incidents ont également eu lieu dans la deuxième ville du pays.

-A Ouagadougou, la foule a marché sur le palais présidentiel situé dans le secteur Ouaga 20 après avoir auparavant pris d’assaut le bâtiment de l’Assemblée nationale et la télévision d’Etat. Certains manifestants ont mis le feu à des parties du Parlement.

-Les forces du sécurité qui gardaient la maison du frère du président Blaise Compaoré ont ouvert le feu alors que les manifestants tentaient de s’emparer de la propriété, laissant trois corps gisant sans mouvement sur le sol, a rapporté un témoin.

-Des incidents ont également eu lieu à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays. Des manifestants ont incendié la mairie et le domicile du maire (pro-Compaoré), le siège du parti présidentiel ainsi que la maison du porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, originaire de la région, ont indiqué des témoins.

10h03′-Les manifestants ont pris d’assaut le siège du Parlement dont ils ont mis en feu certaines parties avant d’assiéger la télévision d’Etat. Des policiers ont tenté, en vain de les empêcher, de prendre possession des locaux de l’Assemblée.

L’opposition redoute que le changement constitutionnel envisagé conduise le chef de l’Etat à accomplir trois mandats supplémentaires, lui garantissant 15 années de plus au pouvoir.