RDC : le syndicat Sodima invite les magistrats à reprendre le travail

Des magistrats devant la primature, lors d’une marche de protestation contre leurs conditions de travail, mardi 30/09/2011. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le syndicat Solidarité pour la défense des droits, de la dignité et des intérêts des magistrats (Sodima) invite les magistrats congolais à reprendre le travail. Ces derniers ont déclenché lundi 3 novembre une grève illimitée pour réclamer l’augmentation de leur salaire de base à 1 600 dollars américains. Dans un communiqué publié vendredi 7 novembre, la Sodima invite ses membres à reprendre le travail et formule des recommandations aux autorités congolaises en vue d’une solution définitive aux revendications des magistrats.

Dans son communiqué, la Sodima rappelle cependant que ces revendications sont légitimes.

Maitre Bakenge Mvita Pierrot, secrétaire permanent de la Sodima, appelle le gouvernement à respecter les engagements conclus avec le banc syndical pour mettre un terme au mouvement spontané de grève des magistrats.

Selon lui, le gouvernement s’était engagé, en septembre 2011, à améliorer progressivement les conditions de vie des magistrats.

«Il était convenu que les conditions sociales, les conditions de vie, le salaire donc des magistrats soit revus à la hausse et de manière progressive. Et c’est de cet accord que ces derniers tirent leurs revendications», a-t-il expliqué.

La Sodima appelle aussi le conseil supérieur de la magistrature à rencontrer tous les délégués syndicaux des magistrats afin de faire le point sur la situation.

Et au Parlement, le syndicat recommande de prendre en compte les revendications des magistrats dans l’élaboration du budget 2015.

Les grévistes revendiquent le paiement de 1 600 dollars américains comme salaire de base, tel qu’annoncé par le chef de l’Etat en septembre 2011.

Lors de son discours-bilan à Kingakati mercredi 14 septembre, Joseph Kabila avait déclaré que le magistrat débutant touchait mensuellement ce montant, ce qu’avait contesté les concernés, déclenchant une grève 7 jours plus tard.

3 ans après, les magistrats disent avoir constaté que «rien de concret n’est réalisé sur le terrain, en dépit de multiples concertations avec le gouvernement».

La grève continue à s’étendre

Entre-temps, le mouvement de grève a atteint la ville de Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, où les magistrats ont manifesté samedi 8 novembre.

Revêtus de leurs toges noires, les manifestants ont marché depuis le palais de justice, en passant par le siège du gouvernorat provinciale, jusqu’au quartier général de la Monusco pour y déposer un mémorandum.

Ces magistrats réclament le paiement effectif des 1 600 dollars américains «avec effet rétroactif».

Magistrats suspendus à Bukavu

A Bukavu, au Sud-Kivu, les magistrats sont aussi décidés à maintenir la grève.

Réunis en Assemblée générale vendredi, plus de 50 magistrats représentant les juridictions d’Idjwi, Kavumu, Kalehe, Kamituga et Uvira ont affirmé qu’ils ne reprendraient le service qu’au paiement des 1 600 dollars américains.

Ils ont exprimé leur solidarité envers trois de leurs collègues du Tribunal de grande instance de Bukavu, suspendus par leur hiérarchie pour avoir soutenu la grève.

Dans une déclaration lue par le magistrat Olela Kakule, substitut du procureur, les magistrats

ont exigé la levée de ces mesures qui, selon eux, ne reposent sur aucun fondement légal.​

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