Beni: les ADF accusés d'une cinquantaine de meurtres à l'arme blanche

Un milicien Maï-Maï manipulant son arme dans une brousse à Beni (Nord-Kivu). Ph/Droits Tiers.

Les ADF sont accusés d’avoir perpétrés un nouveau massacre à Beni, à plus de 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu). Ces rebelles ougandais auraient tué, jeudi 20 novembre, une cinquantaine de personnes à l’arme blanche dans les villages de Tepoimba et Vemba, à 10 km de Mavivi, en groupement de Batangi-Mbau. Selon des notables de Beni, ces tueries ont réveillé la psychose au sein de la population déjà durement touchée par de précédents massacres. Entre-temps, une commission parlementaire demande la mise sur pied d’une commission d’enquête sur ces massacres. Plus de 100 civils sont massacrés en l’espace d’un mois dans ce territoire en proie aux rebelles ADF.

Selon des survivants, les présumés rebelles ADF sont arrivés dans ces villages aux environs de 13h locale, le jeudi. Se présentant comme des soldats des FARDC, ils ont partagé la bière avec les populations locales.

Profitant de la confiance installée, les assaillants ont attaqué les villageois, massacrant une cinquantaine d’entre eux.

D’après les survivants, ces hommes étaient habillés en tenue militaire. Ils ont mis plus de 5 heures pour réaliser leur carnage.

Une mission des FARDC s’est rendue le lendemain sur place afin d’évaluer la situation.

Les notables de Beni ont dénoncé ce nouveau massacre qui vient de briser l’espoir de la population qui espérait déjà au retour de la paix, après les quelques jours d’accalmie qui ont suivi les derniers massacres.Lire

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De son coté, la société civile invite le gouvernement à redoubler d’efforts pour garantir au mieux la sécurité des populations dans le territoire de Beni.

Selon cette structure, environ 84 civils avaient été tués en septembre dernier dans ce territoire par des présumés rebelles des ADF. Mais, d’autres victimes avaient été enregistrées par la suite dans la même zone.

Huit autres personnes avaient été tuées le 6 octobre dernier dans les localités de May-Moya, Kisiki et Maibo sur la route d’Eringeti au cours d’une attaque attribuée aux mêmes rebelles.

Cette attaque était intervenue au lendemain d’une autre incursion des ADF dans la localité de Linzo Sisene, au cours de laquelle sept personnes avaient été tuées et treize autres enlevées.

Enquête parlementaire

Entre-temps, une commission parlementaire partie s’enquérir des circonstances des nombreux massacres survenus dans ce territoire demande la mise sur pied d’une commission d’enquête devant identifier les commanditaires de ces violences.

Les membres de cette commission ont fait cette recommandation  au cours de la plénière de vendredi dernier à l’Assemblée nationale.

De son côté, la Monusco a assuré que les responsables de ces tueries de Beni seront démasqués.

Au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies du mercredi 19 novembre à Kinshasa,  le représentant spécial-adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC, général Abdalah Wafy, a réaffirmé la détermination de la mission onusienne à traquer ces commanditaires et à les poursuivre.

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