RDC: les violences sexuelles favorisent le VIH/Sida, selon Sanru

Enfants victimes du VIH/Sida

L’association Santé rurale (Sanru) appelle à la protection des victimes des violences sexuelles. D’après le chef de projet adjoint en charge du VIH/Sida au Sanru, Philippe Lukanu, les violences sexuelles constituent «une des portes d’entrée du VIH/Sida, mais qui est négligée dans la lutte contre» cette pandémie.  Cet appel a été lancé jeudi 11 décembre à l’occasion de la présentation de la situation de cette maladie en RDC et des efforts fournis par Sanru dans le cadre de la lutte contre cette pandémie. 

Les victimes des violences sexuelles peuvent, d’une manière ou d’une autre, présenter des risques de contracter le VIH/Sida. Ainsi, d’après Sanru, il est important d’orienter toutes ces victimes, dans un premier temps, vers des structures sanitaires pour une prise en charge appropriée, avant d’engager toute action judiciaire.

A ce sujet, Sanru a interpellé en particulier les autorités et la population des cinq provinces où elle intervient. Il s’agit du Katanga, de deux Kasaï, du Bandundu et du Bas-Congo.

Liliane Kazadi, point focal chargé des violences sexuelles basées sur le genre, explique qu’il s’agit donc d’une lutte pour l’éveil de conscience de la population:

«En fait, c’est ça notre lutte. C’est vouloir à ce que la communauté se rende compte, que la communauté se réveille sur cette question de viol qui est une porte négligée du VIH/Sida

Avec l’appui de l’organisation internationale Fonds mondial, Sanru s’engage à accélérer la riposte nationale au Sida en centrant ses efforts sur la prévention, à l’accès des personnes vivant avec le VIH/Sida au traitement antirétroviral.

Le docteur Philippe Lukanu estime que cet effort porte des fruits:

«Nous étions à une séroprévalence de 4,5 dans le pays. Aujourd’hui, nous sommes à 1,2. Ça  signifie que les efforts sont en train d’être menés et nous devons nous liguer

Et la pandémie pourrait être éradiquée en RDC, a-t-il conclu.

SOS pour les 40 victimes de Nyunzu 

De son côté, le chef de poste d’encadrement administratif de Lwizi dans le territoire de Nyunzu (Katanga) a plaidé jeudi pour la prise en charge médicale de quarante filles et femmes de la communauté des pygmées, qui ont été victimes de violences sexuelles perpétrées par la milice bantoue Éléments entre juillet et septembre dans la zone.

Depuis tout ce temps, certaines d’entre les victimes ne sont jamais prises en charge médicale ni n’ont bénéficié d’une quelconque aide psychosociale. L’autorité de l’entité qui s’inquiète de cette situation lance un appel en direction des acteurs humanitaires intervenant dans ce domaine.

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