Dialogue social à Beni: mise en place d’un comité de suivi

La ville de Beni au Nord-Kivu. Radio Okapi/Ph.Martial Papy Mukeba.

Un comité de suivi des recommandations formulées au cours du dialogue social pour la paix et la sécurité à Beni a été mis en place à la fin de ces assises qui se sont clôturées samedi 20 décembre. Ce comité de suivi est composé notamment des sénateurs, députés, notables et membres de la société civile.

Dans la déclaration finale de ce dialogue social convoqué par la société civile, les participants recommandent au gouvernement congolais de démasquer « les infiltrés » au sein de l’armée et de réévaluer le processus DDR. Ils invitent également la communauté internationale à enquêter sur les massacres des civils à Beni.

« Nous venons de mettre sur pied un comité de suivi qui va s’occuper de toutes les recommandations formulées à celui ci ou celui-là. Ce comité a à son sein des sénateurs, des députés, des notables et nous-mêmes qui venons d’être désignés pour conduire la destinée de ce comité », a déclaré Thomas D’Aquin Mwiti, président de la société civile du Nord-Kivu.

Il a annoncé que ce comité de suivi allait tout mettre en œuvre pour que recommandation soit appliquée.

Le président de la société civile du Nord-Kivu s’est réjoui de la tenue de ce dialogue social pour le rétablissement de la paix et la sécurité dans le territoire de Beni.

« Les problèmes ont été identifiés, les causes et les acteurs. Nous avons été avec les FARDC avec qui nous avons discuté. Nous avons été avec la notabilité qui vient de dire certaines vérités. A cause de ces vérités, nous pensons que les choses vont nous amener à un changement positif », a fait savoir Thomas D’Aquin Mwiti.

Ce dialogue a été convoqué à un moment où le territoire de Beni fait face à une recrudescence de l’insécurité. Plusieurs personnes y ont été tuées depuis le mois d’octobre dernier. La société civile parle de plus de 250 personnes tuées.

Les participants au dialogue social ont identifié les rebelles ougandais des ADF comme auteurs de ces massacres. Ils ont aussi désigné certains membres des communautés locales comme des complices de ces tueries.

Des réactions

A la clôture de ce forum social, de nombreuses personnes ont exprimé leur avis sur le retour d’une paix durable à Beni.

Le vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu a estimé qu’il était temps que l’Etat accompagne les efforts pour le rétablissement de la paix dans cette province :

« Il nous est recommandé de faire la paix et la vraie paix. Ça nous fera une cohésion nationale et la paix dans cette région. L’Etat est appelé à nous aider, à nous assister dans tous les aspects »

De son côté, le député de l’opposition, Grégoire Kirotsongo, a indiqué que la communauté internationale devait ouvrir une enquête sur les massacres des civils à Beni comme recommandé lors des travaux de ce dialogue social.

«Nous avons fait notre part de travail. L’autre part revient au gouvernement et à la communauté internationale. Les tueries se poursuivent et il y a un phénomène de discrédit. Quant à la communauté internationale, il faudrait que tout celui de près ou de loin qui participe ou a participé à ces massacres soit traduit devant la justice», a-t-il fait savoir.

Dans les rues de Beni, les personnes interrogées réclament la fin de l’insécurité dans ce territoire du Nord-Kivu.

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