Rapport de l'Asadho sur les travaux publics: «Un problème d'interprétation des chiffres»

Une vue de rond point Molard ce 10/05/2011 à Kinshasa, lors des travaux d’élargissement des routes. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le directeur de cabinet adjoint du ministre des Infrastructures, Chrisostome Ila Ngongo estime que les conclusions du rapport de l’Asadho sur le coût des travaux publics effectués à Kinshasa dénotaient « un problème d’interprétation des chiffres ». L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) a exigé mardi un audit sur l’ensemble des travaux des infrastructures réalisés à Kinshasa qu’elle juge « surfacturés ».

Pour l’Asadho, certains travaux publics ont coûté plus chers pour une qualité au rabais.

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Chrisostome Ila Ngongo a indiqué que l’ONG avait été invitée par son ministère pour discuter de cette question. Mais la rencontre n’a pas eu lieu.

« Nous pensons qu’il y a un grand problème d’information ou d’interprétation des chiffres. A ce niveau-là, nous voulons dire que l’Asadho avait été  invitée par l’Agence des grands travaux de venir préciser certaines choses. Je pense que ça n’a pas été le cas », a-t-il déclaré au cours de l’émission Dialogue entre Congolais diffusée mercredi 18 février sur Radio Okapi.

Le directeur de cabinet adjoint du ministre des Infrastructures évoque notamment le cas du boulevard du 30 juin dont le coût de la rénovation est jugé exorbitant. Ce boulevard est passé de quatre à huit bandes après des travaux réalisés entre 2010 et 2011.

« Vous savez qu’on a 8 voies. Une route à 8 voies est l’équivalent de 4 routes. A ce niveau il y a un problème de comparaison. On parle de 19 millions [dollars américains]. Si je peux faire rapidement 5 km x 4 routes c’est 20 km. Si je prends les 19 millions divisés par 20 km, on est un peu en dessous d’1 million [dollar américain]. Mais si quelqu’un prend 19 millions divisés par 5 km c’est un autre chiffre », détaille Chrisostome Ila Ngongo, évoquant également l’état marécageux de cette zone.

Dans son rapport, l’Asadho déplore la « surfacturation » de certains travaux. L’ONG établit une comparaison entre les mêmes entreprises au Congo-Brazzaville et à Kinshasa. Selon elle, ces entreprises ont construit une bande de route asphaltée d’un kilomètre à près de 170 000 dollars américains au Congo-Brazzaville alors que la même bande de route a coûté entre 1 100 000 et 1 300 000 dollars américains à Kinshasa.