Bas-Congo: un brigadier poursuivi pour viol

Une vue de la salle d’audience du tribunal militaire ce 29/04/2011 à Kinshasa, dont au fond les juges du seant et en avant plan, les prévenus lors du procès des presumés insurgés Eniele. Ph John Bompengo/ Radio Okapi

Le tribunal de garnison de Mbanza-Ngungu (Bas-Congo) a ouvert, jeudi 5 mars, le procès qui oppose l’auditeur supérieur militaire et la partie civile Eliza Mutuena au brigadier Nsimba Matondo, 37 ans. Ce dernier est poursuivi pour un viol qu’il aurait commis, en octobre 2013, sur Eliza Mutuena, 75 ans, dans la ferme Masamba fils de Kingokoto à Kasangulu (Bas-Congo).

La septuagénaire, mère de 8 enfants, affirme se tordre des douleurs depuis le viol dont elle aurait été victime.
Elle a déclaré devant la cour que le militaire qu’elle accuse l’aurait menacée avec son fusil jusqu’à la déshabiller de force dans la ferme Masamba avant de coucher avec elle de force pendant deux heures, alors qu’elle venait de couper du bois en brousse.
Le prévenu reconnait les faits. Il affirme même avoir couché avec cette dame à quatre reprises mais précise qu’il entretenait une liaison de longue date avec son accusatrice et les relations étaient consentantes.
Selon la loi, le brigadier risque 20 ans de prison s’il est reconnu coupable.
La conseillère du Chef de l’Etat en matière de violence sexuelle, Jeanine Mabunda Lioko et la foule nombreuse à l’audience se montrent solidaires avec la victime présumée:
«Nous devons être solidaire face à ce type de fléau. Vous avez vu la population qui manifestait son intolérance et son indignation».
 
Pour sa part, l’officier des droits de l’homme chargé des violences sexuelles au sein du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), Josiane Mutombo se dit satisfaite de l’ouverture de ce procès.
«L’audience foraine a l’objectif non seulement de rapprocher la justice des justiciables mais également d’avoir un effet. Vous avez vu l’engouement même quand le tribunal a décrété le huis clos, il était difficile pour la population de partir parce qu’elle voulait voir et tout entendre», a-t-elle déclaré.

A (re) Lire: Katanga : 34 cas de viol enregistrés en 6 mois à Likasi

Le BCNUDH apporte le soutien logistique à l’organisation de procès en audience foraine, qui nécessitent que des juges se déplacent pour aller siéger dans une autre ville où les juridictions ne sont pas représentées en permanence.

Environ 1 123 cas des violences sexuelles avaient été répertoriés, de janvier et à novembre 2014, dans la province du Bas-Congo.
Le chef de division provinciale du Genre, Famille et Enfant, au Bas-Congo, Didienne Bunga, avait livré ces statistiques à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre, célébrée le 25 novembre de chaque année.​