RDC: le gouvernement Matata II a 100 jours

Le président Joseph Kabila dans un champ de maïs de l’industrie agropastorale de Bukanga Lonzo dans la province du Bandundu le 5/03/2015 en RDC accompagné par le Premier Ministre Matata Ponyo Mapon lors de la première récolte. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le gouvernement Matata II est en place depuis 100 jours. Le Communicateur de la Majorité présidentielle, Franklin Tshamala a estimé mardi 17 mars que la dynamique de la reconstruction nationale se poursuit, tandis que l’opposant Valentin Mubake fait un bilan négatif. Il critique une « économie de pillage et de prédation. »

«Tout le monde doit constater que la dynamique se poursuit. La dynamique de la reconstruction des infrastructures de notre pays se poursuit, la dynamique de la mise en œuvre de la nouvelle citoyenneté, la citoyenneté responsable», se réjouit Franklin Tshamala, communicateur de la Majorité présidentielle.

Selon lui, le gouvernement Matata II «a fait de choses qui vont dans le sens de tenir la promesse quant à l’organisation de prochaines élections, conformément à la législation de notre pays […] Le calendrier global est là et ce calendrier impute au gouvernement quelques responsabilités, dont [il] s’acquitte déjà», a-t-il affirmé.

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«L’insécurité bat son plein»

L’opposant Valentin Mubake, conseiller politique d’Etienne Tshisekedi, le leader de l’UDPS, voit les choses différemment. «L’insécurité bat son plein à travers tout le pays. Ce gouvernement est incapable de neutraliser les FDLR, les infiltrés du M23, les ADF, les Mbororos. Donc l’insécurité est générale dans ce pays, bien qu’on n’en parle pas», juge-t-il.

Sur le plan économique, Valentin Mubake dénonce l’inadéquation entre la croissance économique et la pauvreté de la population:

«Il n’est pas normal qu’un gouvernement qui fait pendant des dizaine d’années des taux de croissance économique au-delà de 5%, cette année on nous parle de 9,3% projeté à 10% à la fin de l’année, une inflation de moins d’1%, un gouvernement qui présente une telle fiche de bonne santé soit incapable d’augmenter les salaires des gens qui oscillent entre 80 000 francs congolais (87 dollars américains) le mois, est incapable de doter le pays d’infrastructures de base nécessaires.»

Pour Valentin Mubake, un tel tableau traduit « une économie superficielle, qui ne sert pas les intérêts du Congo, mais une économie de pillage et de prédation qui sert les intérêts de l’étranger.»

Dans la rue, les points de vue sont contrastés. Quelques habitants de Kinshasa interrogés par Radio Okapi jugent négatif le bilan de ce gouvernement au sein duquel ont été intégrés des membres de l’opposition. Pour eux, le gouvernement ne parvient toujours pas à améliorer la vie sociale de la population et à les préserver des tracasseries de tout genre.

«Nous croyons que si nous lui laissons du temps, jusqu’en 2016, ce gouvernement fera de bonnes choses», soutiennent en revanche les plus optimistes.

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