RDC: controverse sur la composition de la Commission nationale des droits de l’homme

Palais du peuple

La composition de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), entérinée mercredi 1er avril par l’Assemblée nationale, continue de diviser les différentes composantes de la société civile de la RDC. Des ONG du secteur des droits de l’homme qualifient d’arbitraire la désignation des neuf membres de cette commission qui, selon elles, sont «plus de politiciens que de défenseurs des droits de l’homme».

En revanche, le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la RDC (Renadhoc) se dit  satisfait de la mise en place de cette institution  d’appui à la démocratie, chargée de contribuer  à la promotion et à la protection des droits de l’homme à travers le pays.

La Ligue des électeurs, les Toges noires, l’Asadho ainsi que le Comité d’accompagnement de la CNDH dénoncent le vice de procédure, la politisation et la non-représentativité de cette structure composée, selon ces organisations, «plus de politiciens que de défenseurs des droits de l’homme.»

Le secrétaire exécutif-adjoint de la Ligue des électeurs et secrétaire permanent du Comité d’accompagnement, Me Symphorien Mpoyi, a indiqué que les ONG vont continuer leur travail de monitoring sur la situation des droits de l’homme en parallèle avec la CNDH.

Vous pouvez écouter Symphorien Mpoyi dans cet extrait:

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Par contre, le Renadhoc a salué la mise en place de la CNDH et la désignation de son secrétaire exécutif national, Fernandez Murhola, au sein de cette commission.

Dans un communiqué de presse publié jeudi 2 avril à Kinshasa, le Renadhoc a précisé que l’installation de cette commission marquait l’aboutissement d’un combat qu’ils ont mené depuis plusieurs années.

«La Commission nationale des droits de l’homme est une institution très, très, importante pour le pays. Et donc pour nous, c’est avec satisfaction que nous avons accueilli [la publication de la composition] de cette commission. Les organisations des droits de l’homme vont continuer à faire leur travail comme dans le passé. Mais l’avantage ici c’est que nous avons un répondant institutionnel», a affirmé le chargé des programmes au secrétariat exécutif national du Renadhoc, Franck Citende.

Il a fait observer que les neuf membres  qui composent la CNDH ne sont pas tous de la composante Droits de l’homme. «C’est une commission qui comprend aussi bien les représentant des enseignants, des personnes vivant avec handicap, des organisations féminines. Donc c’est tout à fait normal si les amis disent qu’en dehors de Fernandez Murhola, les autres ne sont pas connus».

Franck Citende  a par ailleurs appelé « ses amis » à ne pas oublier tout le combat qu’ils ont mené ensemble pour l’institution d’une Commission nationale des droits de l’homme en RDC. «Nous devons nous serrer les coudes, nous tenir main dans la main pour continuer le combat, afin que les droits de l’homme soient une réalité», a-t-il conclu. ​

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Les noms des membres de la CNDH sont au nombre de neuf, dont quatre femmes. Ces personnes avaient été désignées par des organisations de la société civile sous l’arbitrage du bureau de l’Assemblée nationale, avait précisé le président de la chambre basse, Aubin Minaku.

Les personnalités qui vont désormais faire partie de la CNDH sont:

  • Fernandez Murhola
  • Chantal Nembuzu
  • Guilain Embusa
  • Kenge Tshilombay
  • Amuri Lumumba
  • Muamba Mushikonke
  • Astrid Bilonda
  • Belinda Luntandila
  • Olivier Wala Wala.

Selon le président de la chambre basse du Parlement, les membres de la CNDH prêteront serment ce samedi au Palais du Peuple.​

La loi instituant la commission des droits de l’homme avait été votée en décembre 2012 au Parlement. Cet organe est chargé de la promotion et de la protection des droits de l’homme en RDC.

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