Ituri: des humanitaires sous menaces de la FRPI à Walendu Bindi

Sous escorte militaire et menotté, Cobra Matata arrive aux pieds de l’avion qui le transporte de Bunia à Kinshasa, lundi 5 janvier 2015. Photo Radio Okapi/Martial Kiza

Des ONG internationales discutent depuis jeudi 16 avril, autour du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), sur la question de poursuivre ou pas leurs assistantes dans la chefferie de Walendu Bindu, dans le district de l’Ituri (Province Orientale). Ces discussions font suite de la détérioration de la situation sécuritaire dans cette partie de la Province Orientale qui compte des milliers de déplacés de guerre.

Depuis le mois de février dernier, le travail des humanitaires en faveur des déplacés de guerre est menacé dans cette chefferie. Des civils sont attaqués aussi bien chez eux que dans des sites des déplacés. Des convois humanitaires sont également la cible des hommes armés.

Le dernier cas en date de la nuit dernière, où des miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Cobra Matata ont tué deux femmes et violé une fille mineure de 13 ans à Kagaba, à plus de 40 km au Sud de Bunia. Cette information a été confirmée ce vendredi matin par des sources locales.

Un convoi humanitaire de l’ONG Solidarité est tombé, mercredi dernier, dans une embuscade des miliciens de la FRPI, dans la localité d’Avalo, située à environ 100 km au Sud de Bunia.

Ces derniers habillés en uniformes FARDC avec des passants bleus, ont pillé dans ce convoi deux radios de communication, trois appareils Thuraya, une dizaine de téléphones portables et de l’argent dont le montant n’est pas déterminé par les victimes.

Ils ont également agressé physiquement une femme et déshabillé complètement un homme. Jeudi, suite à cette attaque, toute la logistique ainsi que le personnel de terrain de l’ONG Solidarité déployés pour assister les déplacés de guerre, ont été évacués de la chefferie des Walendu-Bindi.

Depuis deux jours, d’autres ONG internationales, en attente des consignes sécuritaires précises de leurs hiérarchies, n’ont pas été actives dans la zone. Selon une source humanitaire à Bunia, leur départ imminent de Walendu-Bindi n’est pas exclu si l’insécurité persiste.