Kisangani: les enfants vivant dans la rue appelés à réintégrer leurs familles

Des enfants sans demeure fixe (shégués) jouent en face du siège de la Ceni le 12/10/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Des enfants et jeunes de la rue ont été sensibilisés samedi 16 mai à Kisangani (Province Orientale) sur la nécessité de regagner leurs familles. Cette campagne de sensibilisation a été organisée par la Maison Saint Laurent, une structure des prêtres de la congrégation Sacré Cœur qui encadre les enfants en situation de rupture familiale.

Au total, 58 enfants et jeunes dont l’âge varie de vingt et vingt-cinq ans et qui vivent dans la rue ont répondu à l’invitation de la Maison St Laurent. L’objectif des organisateurs est de les accueillir au sein de cette structure pour leur donner une instruction et les aider à réintégrer leurs familles.

«La rue n’est pas un endroit où les jeunes et les enfants doivent vivre. Ils doivent nécessairement réintégrer leurs familles ou nous rejoindre à la Maison Saint Laurent. Mais notre problème n’est pas d’héberger les enfants à la Maison Saint Laurent mais [de les] aider à réintégrer leurs familles. Même ceux qui sont hébergés à la Maison Saint Laurent, l’essentiel est qu’à la fin qu’il puisse réintégrer leurs familles», a expliqué le père Jonas Nyungubere, encadreur à la Maison St Laurent

Ces enfants, qui affirment avoir fui leurs familles suite aux mauvais traitements, témoignent vivre de pires situations dans la rue. La plupart d’entre eux se sont montrés favorables à la proposition de la Maison St Laurent.

«Moi, j’avais déjà rejoint la Maison Saint Laurent. Mais, je ne l’avais pas quitté pour rien. J’étais habitué dans la rue à gagner de l’argent. Je ne manquais jamais un 500 francs congolais (0,5 dollar américain) mais au centre je n’avais plus rien. Et moi qui suis habitué à manger du riz, au centre je n’en mangeais qu’une fois par semaine; le reste des jours c’était le fufu [pâte à base de la farine de maïs ou manioc]. C’est pourquoi j’ai fui. Je voulais aussi vivre en toute liberté», déclare un jeune qui était encadré dans ce centre.

Aujourd’hui, il est prêt à retourner à la Maison St Laurent pour étudier. «Je ne vois plus l’importance de la rue. Si je rentre au centre, je vais me concentrer pour terminer mes études et après rentrer en famille», a-t-il conclu.

La campagne de sensibilisation entre dans le cadre des activités marquant le jubilé d’argent de cette organisation de l’église catholique célébré sous le thème Halte à l’exclusion de l’enfant.

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