RDC: décès d'Albert Kalonji Mulopwe

Albert Kalonji Mulopwe, un des pères de l’indépendance de la RDC. Photo Droits tiers.

Albert Kalonji Mulopwe, l’un des pères de l’indépendance de la République démocratique du Congo est mort à Mbuji-Mayi, à l’âge de 86 ans. Son corps a déjà été inhumé dans son village natal à Katende, territoire de Miabi, au Kasaï-Oriental. Le comité des notables de cette province a annoncé la nouvelle de son décès mercredi 20 mai, soit un mois après sa mort effective pour respecter une tradition locale. Ses obsèques officielles sont en préparation à Mbuji-Mayi.

Homme politique et homme d’affaires congolais, Albert Kalonji est né en 1929 à Hemptinne près de Luluabourg (aujourd’hui Kananga). Cofondateur, avec Patrice Lumumba, du Mouvement national congolais (MNC), il milite avec lui pour l’indépendance du Congo.

Diplômé en 1948 comme assistant agronome, il est engagé, en 1951, le colonisateur belge en qualité d’assistant agricole. Il fera le déplacement de Bruxelles pour l’Exposition universelle de 1958. La même année, il participe à la création du Mouvement national congolais. Mais des dissensions éclatent vite entre lui et son compagnon de lutte Patrice Lumumba. Elles aboutissent, en 1959, à la scission du MNC en deux branches, connues sous les noms de MNC-Lumumba et MNC-Kalonji.

En 1960, Albert Kalonji, président du MNC-Kalonji, se proclame Empereur des Balubas du Kasaï et chef d’État du Sud-Kasaï.

Condamné en août 1959 pour «incitation à la haine raciale» lors du conflit entre les Lulua et les Baluba, Albert Kalonji est envoyé en relégation à Kole dans le Sankuru et sera rapidement libéré. La même année, il est élu président du MNC-Kalonji.

Il participe en 1960 à la table ronde belgo-congolaise qui a statué sur la date de l’indépendance du Congo. En août, de la même année, il devient président de l’Etat autonome du Sud-Kasaï». Proclamé «roi du Sud-Kasaï» (sous le nom d’Albert 1er) en 1961, il dissout le gouvernement et opte pour le titre de Mulopwe [roi] du «Royaume fédéré du Sud-Kasaï».

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De 1964 à 1965 Il est ministre dans le gouvernement dirigé par son ami Moïse Tshombe.

En 1980, il intègre le parti unique de Mobutu, le Mouvement populaire de la révolution (MPR). A l’avènement de la démocratie en 1990, il adhère à I’UDPS (opposition), qu’il va quitter en 1999, avent de se réfugier en France à l’avènement de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila.

Albert Kalonji est revenu à Mbuji-Mayi une semaine avant son décès. Il paraissait pourtant en forme et rien ne présageait de cette fin soudaine, selon ses proches. Les obsèques officielles de cet illustre disparu sont annoncées pour le 30 mai.