Katanga: SOS sur l'exploitation sexuelle des filles mineures à Fungurume

Scène du villqge de Pweto, à la frontière avec la Zambie, au Katanga, 2007.

L’exploitation sexuelle et la prostitution des mineures prennent de l’ampleur inquiétante à Fungurume, une cité située à plus de 200 kilomètres au nord de Lubumbashi. Cette situation préoccupe aussi bien la société civile que les services étatiques qui s’occupent de la protection de l’enfant. A l’issue d’un atelier organisé par la Ligue nationale paysanne pour les droits de l’homme (Linapedho), mardi 27 mai, les participants ont appelé à éradiquer cette pratique.

D’après la Ligue nationale paysanne des droits de l’homme et la Ligue des femmes pour le développement communautaire (Lifedec), deux ONG de Fungurume, c’est depuis cinq mois que cette situation s’observe dans cette cité minière. La prostitution y est pratiquée principalement par les jeunes filles âgées de 11 à 16 ans.

Certaines d’entre elles sont utilisées par des proxénètes et sont logées dans certaines maisons de tolérance. D’autres encore se retrouvent dans les carrières minières situées dans la périphérie de la cité.

Nicole Kayombo, présidente de Lifedec, témoignage sur ce phénomène:

«Ces mineurs sont logés dans les hôtels et pratiquent la prostitution. Elles habitent quatre à cinq filles dans une même chambre. Nous sommes allés dans les hôtels pour les sensibiliser. Il y a celles qui ont accepté d’abandonner cette vie. Mais, il y a aussi celles qui n’étaient favorables à notre démarche».

Ces jeunes filles proviennent de plusieurs milieux; notamment Goma, Lubumbashi, Likasi, Kolwezi et même des villages environnants.

Cependant, localement la Lifedec dit avoir récupéré une trentaine de filles qui apprennent déjà quelques métiers, dont le tricotage, la coupe et couture et la pâtisserie.

De son côté, l’administrateur du territoire de Lubudi, dont dépend la cité de Fungurume, dit ne pas être informé de cette situation qu’il promet de vérifier.

A l’issue de cet atelier, plusieurs recommandations ont été faites, notamment l’organisation des rencontres avec les tenanciers des bars et des hôtels, les creuseurs artisanaux, la société civile, les chefs coutumiers ainsi que les chefs des établissements scolaires. Le but est de réfléchir sur cette question et trouver des solutions durables pour l’éradication de ce phénomène.

En outre, les participants à cette rencontre se proposent de faire le plaidoyer auprès des instances judiciaires pour que cette pratique soit découragée et les proxénètes traduits en justice.

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