Kinshasa: début du procès de Jean-Claude Muyambo

Jean Claude Muyambo, président de Scode. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le président de Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement (Scode), Jean-Claude Muyambo, a comparu pour la première fois mercredi 3 juin devant le tribunal de paix de Ngaliema à Kinshasa, où il est arrivé en ambulance. Il est poursuivi pour abus de confiance, rétention des documents et menace d’attentat, dans l’affaire qui l’oppose au procureur général près la cour d’appel de la Gombe. La défense a plaidé pour que la liberté provisoire soit accordée au prévenu. Le tribunal a pris l’affaire en délibéré pour rendre son jugement dans 48 heures.

Maître Georges Kapiamba, avocat de Jean-Claude Muyambo, a soutenu que le dossier de son client était vide:

«Nous avons démontré au tribunal que cent trente-cinq jours après sa mise en détention par le parquet, alors que le parquet avait justifié cette détention par le souci de réunir des preuves qu’il fallait pour établir son implication dans les faits [qui] lui [sont] imputés, il s’avère que le dossier est totalement vide.»

Il a par ailleurs dénoncé un procès politique. «Le ministère public n’a pris du temps que pour réduire au silence le bâtonnier Muyambo. Parce qu’en réalité, il est détenu pour des raisons politiques», a-t-il affirmé, les faits allégués ne constituant qu’un prétexte pour justifier cette détention sur le plan légal, selon lui.

«Toutes les dispositions ont été prises avec le centre médical où il est hospitalisé. Ils ont mobilisé leur ambulance avec tout le matériel qu’il fallait», a-t-il poursuivi.

Le bâtonnier Jean-Claude Muyambo a été écroué mardi 20 janvier à la prison centrale de Makala à Kinshasa, par le Parquet général de la République. Sa détention a été prolongée de 30 jours le 12 mars dernier sur décision du Parquet général de République, alors que le prévenu est hospitalisé depuis plusieurs jours dans un centre médical privé, où il risque l’amputation de son pied gauche. Ses avocats, ses médecins, ses proches et les ONG des droits de l’homme ont sollicité des autorisations pour son évacuation médicale à l’étranger, sans succès.

Lire aussi sur radiookapi.net: