Viols à Minova: des leaders locaux appelés à lutter contre la stigmatisation des victimes

Une femme victime de viol dans le village de Luvungi (RDC), le 3 septembre 2010. AFP/MARC HOFFER

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle les leaders locaux de Buzi Minova (Sud-kivu) à lutter contre la stigmatisation des victimes des violences sexuelles vivant dans cette contrée. L’officier  terrain psycho-social de cette organisation, James  Songa Abwe, a lancé cet appel, vendredi 26 juin, au cours d’une campagne de sensibilisation.

«Pour que la communauté arrive à accepter les victimes, il faut commencer par les leaders qui vont faire la sensibilisation pour que la communauté accepte ces victimes. Une fois ces victimes sont acceptées, elles se dirigeront aux services de prise en charge médicale ou psychosociale», a-t-il indiqué.

Selon lui, cette démarche vise à amener la communauté à accepter cette  catégorie de personnes d’une part, mais aussi d’être prêt à les conduire aux structures médicales en cas de nécessité.

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James Songa estime que si la population n’est pas sensibilisée, le rejet va continuer dans cette société et d’autres victimes vont se cacher avec le risque de transmettre le VIH ou les IST, susceptibles à décimer la population et personne n’échappera.

«La victime doit comprendre que bien que violée, elle reste valable pour la communauté », a exhorté l’officier terrain psycho-social du CIRC.

Le nombre de victimes des violences sexuelles dans le groupement de Buzi-Minova et M’binga-Nord s’élève à plus de 800 depuis 2012, selon le CICR.

En mai 2014, trois militaires avaient été condamnés à perpétuité, vingt-trois à des peines lourdes allant de 10 à 20 ans et treize autres ont été acquittés dans le procès sur les viols perpétrés à Minova en novembre 2012.

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