Kisangani: des malades en détresse suite à la grève des médecins

A l’intérieur d’un pavillon de malades à l’hôpital de la Rive à Kinshasa le 03/06/2013. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Une semaine après la suspension de prestation des médecins dans les formations médicales publiques et privées agréées de Kisangani (Province Orientale), la situation des malades devient un peu critique. Dans certains hôpitaux, les malades qui viennent se faire consulter sont renvoyés et dans d’autres les hospitalisés sont complètement abandonnés à leur triste sort. Le gouvernement provincial promet de s’investir dans l’immédiat pour une éventuelle solution.

Les malades dans les formations publiques et privées agréées ne savent à quel saint se vouer. Une garde-malade exprime son inquiétude:

«Je suis garde-malade d’une femme enceinte, qui est dans un état très critique. La femme est en train de saigner. Nous sommes arrivées à l’hôpital général de Kisangani, on nous a dit que les médecins sont en grève et les infirmiers qui sont là ne reçoivent les malades.»

Dans la même salle se trouve une autre patiente en état critique. «A côté de moi, [il y a] cette maman qui souffre du cœur. Les pieds gonflés et elle ne respire plus bien. Nous ne savons pas si elle va encore atteindre la journée de demain», a poursuivi la même source.

De son côté, le docteur Alliance Tagoto, président du syndicat national des médecins (Synamed) dans la Province Orientale, a réaffirmé que la levée de la grève était toujours conditionnée par la libération des deux de ses collègues incarcérés:

«Les avocats [des deux médecins] ont plaidé pour la liberté provisoire. S’il faut payer une caution, nous allons payer. Dès qu’ils sont libérés, je pense que le service va reprendre. Ça sera une bonne chose !»

Inquiet de la situation, le vice-gouverneur de province, Pascal Mombi, qui revient de l’intérieur de la province a promis de vite trouver une solution à ce problème. «Le lundi, il faudrait que j’arrive à convoquer une réunion avec d’un côté la corporation des médecins et de l’autre, le corps judiciaire pour éviter que le conflit qui les oppose n’ait des conséquences sur la population», a-t-il annoncé.

A l’origine de cette suspension de prestation, l’incarcération de deux médecins de la ville à la prison centrale de Kisangani par le parquet général de Kisangani. Ils sont accusés d’être à l’origine du décès de la femme d’un magistrat, en avril dernier. D’après le Synamed, ce décès est survenu suite au manque de sang pour transfuser cette dame qui venait d’accoucher par césarienne.

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