Procès Chebeya : la partie civile évoque un «crime d'Etat planifié»

Floribert Chebeya

L’assassinat de Floribert Chebeya et Filème Bazana est « un crime d’Etat planifié », a déclaré la partie civile, au début des plaidoiries dans le procès en appel des assassins de ces deux activistes des droits de l’homme. Ces audiences ont débuté mardi 4 août à la prison centrale de Makala à Kinshasa.

Pour le coordonnateur du collectif de la défense des parties civiles, l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, deux activistes des droits de l’homme membres de l’ONG la Voix des Sans Voix a été organisé et exécuté par la Police nationale congolaise (PNC).

«Nous avons essayé de démontrer que deux de nos compatriotes ont été assassinés par les agents publics de l’Etat, en l’occurrence des policiers dans l’enceinte même de l’Etat-major de la police. Ce crime là, c’est un crime d’Etat », a déclaré Me Richard Bondo.

Selon lui, le plan a été monté pour assassiner Chebeya et les assassins ont été logés à 100 mètres de la résidence du directeur exécutif de l’ONG «La Voix des sans voix».

«Nous avons même dit qui a matériellement tué. Il y a des auteurs intellectuels aussi bien identifiés », a précisé Me Richard Bondo.
De son côté, les avocats de la défense estiment quant à eux que les parties civiles n’ont présenté aucune preuve tangible démontrant l’implication de leurs clients dans ce double assassinat.

« D’après ce que nous avons entendu des parties civiles, nous n’en retenons rien qui soient en mesure de nous aider à asseoir une accusation contre nos clients. Jusqu’à ce stade, nous disons que les parties civiles ne démontrent pas qui a tué Chebeya, où l’a-t-on tué, comment l’a-t-on tué, quand et avec quoi l’a-t-on tué », a rétorqué Me Jean-Marie Kitwanga, avocat du prévenu Daniel Mukalay.

Pour lui, puisque les parties civiles n’ont pas jusque-là démontré l’implication prouvée de son client dans ce double assassinat. Il estime donc que la Cour devrait l’acquitter.

« À ce stade des débats, nous disons qu’il y a lieu de recueillir l’acquittement de notre client parce qu’il n’y a aucune preuve qui puisse obtenir sa condamnation », a ajouté Me Jean-Marie Kitwanga.

La plaidoirie des parties civiles se poursuit jeudi prochain toujours à la prison centrale de Makala.
Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, deux activistes des droits de l’homme avaient été assassinés le 1er juin 2010 alors qu’ils s’étaient rendus à un rendez-vous à l’inspection générale de la police.​

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