Goma: les opérateurs économiques se plaignent de la double taxation


Le péage fait partie des taxes exigées aux opérateurs économiques

Les récentes mesures gouvernementales pour améliorer le climat des affaires ne peuvent donner de fruit  tant que le pouvoir central et la province continueront à percevoir les mêmes taxes. Les opérateurs économiques du Nord Kivu ont exprimé cette inquiétude mardi aux délégués du comité de pilotage pour l’amélioration du climat des affaires et des investissements. Ce comité se trouve actuellement en campagne de sensibilisation au Nord Kivu.

«Nous assistons à un combat entre la DGRNK (Ndlr : Direction générale des recettes du Nord Kivu) et la DGRAD (Direction générale des recettes administratives et domaniales) dans nos milieux de service. Quelle précaution prend-t-on à l’égard de celui qui a payé la taxe à la DGRAD et qui est menacé par la DGRNK pour la même taxe ? Faudra-t-il payer encore ? Pourquoi faire ? C’est notamment c’est mon cas, je suis victime de la double taxation.»

Le cri de cet opérateur économique traduit bien la situation qui prévaut actuellement dans ce secteur où la double taxation est devenue monnaie courante.

Selon certains opérateurs économiques, les agents de la DGRAD sont parfois accompagnés des inspecteurs de justice pour contraindre les opérateurs à payer leur taxe alors qu’ils ont rempli leur devoir à la DGRNK. A cela, il faut ajouter les tracasseries administratives.
Janvier Kiambo, expert à la cellule d’appui au comité de pilotage pour l’amélioration du climat des affaires et des investissements en RDC, reconnaît la situation. Il indique qu’un travail d’harmonisation doit se faire entre les deux régies des recettes:

«Il y a effectivement des taxes qui portent sur la même affaire. On n’en a pas besoin. Je crois qu’un travail d’harmonisation doit se faire entre le pouvoir central et la province au sujet des taxes de manière qu’elles ne pèsent pas trop sur les opérateurs économiques.»

Pour rappel, le gouvernement congolais a pris des mesures pour faciliter la constitution des sociétés et l’exercice du commerce. Il s’agit  notamment de la réduction du délai et des frais d’enregistrement au registre de commerce.  Ces mesures visent à attirer plus d’investisseurs et à créer des emplois.