Kibaligoldmines veut construire sa mine d’or de Doko en juin 2011, mais…


Une carrière minière congolaise (Archives) ©Berger-media.info

Le projet d’or Kibaligoldmines veut débuter la construction de la mine d’or à ciel ouvert  six mois plutôt que prévu. Elle pourrait commencer en juin 2011 au lieu de janvier  2012 comme précédemment annoncé. C’est ce qu’a annoncé mercredi 21 juillet l’entreprise depuis son site d’opération à Doko, dans le district du Haut-Uele en Province Orientale. Il s’agit d’une mine d’or issue du partenariat entre les sud-africains Randgold resources et  AngloGold Ashanti et l’entreprise d’Etat Okimo.

La mine sera le plus grand projet d’or au monde selon les responsables des trois  sociétés qui ont tenu jeudi un conseil d’administration sur le site même du projet.

Les réserves exploitables sont estimées à 63,80 tonnes d’or (9,2 millions d’onces). Les ressources avoisinent 131,5 tonnes (13,9 millions d’onces).

Les dirigeants de Kibaligoldmines se veulent rassurants à la manière de Mark Bristow, directeur exécutif de Randgold Resources qui gère le projet.

«Construire la mine est un objectif et non une promesse. La construction de Kibaligoldmines est un défi parce que plusieurs personnes y sont impliquées. C’est un défi pour le gouvernement, pour les autorités locales, pour les dirigeants de Kibaligoldmines, pour les communautés locales aussi. Nous sommes très sérieux et très engagés.»

Kibaligoldmines s’étendra sur une superficie de 1841 mètres carrés. L’entreprise est détenue par les sociétés sud africaines Randgold Resources (45%) et AngloGold Ashanti (45%) et l’Okimo(10%). L’investissement dans le Nord Est de la RDC avoisine 1 milliards de dollars.

Mais la réussite de ce projet est soumise à l’implication des communautés locales qui doivent être déplacées.

Quinze mille personnes vivant dans quatorze villages sont concernées par ce déplacement. Des cimetières avec trois mille tombes doivent être déplacés aussi.

Investisseurs et chefs coutumiers discutent encore mais deux sites sont déjà disponibles. Kibaligoldmines projette de construire deux mille huit cent maisons pour relocaliser les populations.

Cette construction devrait débuter dans deux semaines, selon Cyrille Mutombo, chargé du social et de l’environnement à la société. Il a déclaré:

«Nous n’allons pas leur donner de l’argent mais construire des maisons. La maison la plus petite sera de 16 mètres carrés et nous en aurons d’autres de 20 et 40 mètres carrés. C’est une garantie pour chaque foyer. Et celui qui a un champ, il aura un autre champ aménagé et nous donnerons aussi des semences.»

Le développement du projet Kibaligoldmines implique aussi le départ de creuseurs artisanaux de la zone d’opération.

Ces orpailleurs devraient libérer d’ici mi août quatorze carrières. Pas facile lorsqu’on on sait que ces carrières constituent leur unique gagne pain.

Dans le secteur de Kibali, certaines personnes marchent sur l’or sans le savoir. Plusieurs autres le savent et  attendent beaucoup des investisseurs. Kolo Nganga, préside une association qui défend les autochtones dans cette zone. Il explique:

«Il faut d’abord des écoles, des hôpitaux et, des routes. D’abord les écoles pour développer les milieux parce que nos enfants sont le futur du pays. L’école primaire, la secondaire et puis l’enseignement  supérieur parce qu’il faut  former les gens sur place pour travailler.»

L’Eglise catholique doit sacrifier la paroisse Sainte Barbe.  Monseigneur Maurice Arakayo est vicaire épiscopal du diocèse de Isiro- Nyangara et il préfère voir se concrétiser l’opération de relocalisation avec un respect des droits de l’homme.

«Le développement intégral de l’homme fait partie de l’Eglise. Qu’on ne puisse pas nous tromper en nous disant : c’est ça qu’on veut faire. Mais qu’on le fasse concrètement. C’est ça l’essentiel», estime le prélat catholique.

La maigre participation de l’Etat à travers l’Okimo a été fustigée par le député de l’opposition Fidele Babala en main dernier.

Il avait demandé même des explications à la ministre du portefeuille Jeanine Mabunda.  Cette dernière appuie le projet en l’inscrivant dans la relance des entreprises publiques et aux 5 chantiers de reconstruction de la RDC.