Gécamines: ACIDH dénonce la signature des contrats miniers «en catimini»

Une vue des installations de la Gécamine. Reuters/Ph. David LewisUne vue des installations de la Gécamine. Reuters/Ph. David Lewis

Une vue des installations de la Gécamine. Reuters/Ph. David Lewis

L’ONG Action contre l’impunité des droits humains (ACIDH) a dénoncé dans un communiqué publié le 19 juillet à Lubumbashi «la vente en catimini» par la Gécamines des parts qu’elle détenait dans les sociétés minières Mutanda Mining et Kansuki Sprl, respectivement aux deux sociétés Actifs rowny ltd et Biko Invest, liées à l’homme d’affaire israélien Dan Gertler.

Pour l’ONG, l’Etat congolais, actionnaire majoritaire de la Gécamines, a violé «la  matrice de la bonne gouvernance» entre le gouvernement et la Banque mondiale. Cette matrice est un engagement qu’a pris le gouvernement congolais au début de l’année à publier les contrats miniers qu’il signe et les ventes d’actifs.

Le communiqué d’ACIDH se base sur une enquête de l’agence de presse américaine Bloomberg, spécialisée dans la finance.

D’après cette enquête, la compagnie  Actifs Rowny, une société «associée» à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, a acquis 20 % des parts que détenait la Gécamines dans la société minière Mutanda Mining.

Selon la même enquête, Biko Invest, une autre société également liée à Dan Gertler, a acheté un quart des parts de la Gécamines dans Kansuki Sprl.

Le correspondant de Bloomberg à Kinshasa explique que ces transactions ont été révélées dans un document du groupe Glencore, publié lors de son introduction à la Bourse de Londres au mois de mai.

Glencore est une compagnie de négoce de matières premières, basée en Suisse. Elle est associée à la Gécamines pour exploiter les mines de Mutanda et de Kansuki.

Le prix de cette vente d’actions est inconnu. Mais selon des estimations contenues dans le document de Glencore, la valeur de la mine de Mutanda est de 3,1 milliards de dollars.

D’après l’enquête de Bloomberg, la vente en catimini de ces parts risque d’entraver la transformation de la Gécamines. Très endettée, l’entreprise cherche des investisseurs pour ouvrir son capital.

Contactée par Radio Okapi, la Gécamines n’a pas souhaité réagir au communiqué de l’ACIDH, le ministère des Mines non plus.

Un responsable du Conseil supérieur du portefeuille pense, de son coté, qu’avec le nouveau statut de la Gécamines, le conseil d’administration dirige l’entreprise sans interférence du gouvernement. Seule l’entreprise peut donc réagir à ce communiqué.

La Gécamines est devenue une entreprise mixte depuis la transformation des entreprises publiques congolaises au mois de janvier.